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Une renaissance de la gauche est-elle perceptible dans le nord des Yvelines ?

par | 4 mai 2021 | Envi­ron­ne­ment, Poli­tique

La gauche revient-elle en force à Conflans-Sainte-Hono­rine ? Pas vrai­ment, mais elle vit une sorte de recons­truc­tion intel­lec­tuelle et elle se renou­velle. (DR)

Le temps est à la refor­mu­la­tion des anciennes idées et au renou­vel­le­ment des cadres et des mili­tants. Avec l’ar­ri­vée du macro­nisme, la gauche a per­du ses posi­tions, notam­ment dans les anciens fiefs socia­listes et com­mu­nistes. La pers­pec­tive des élec­tions de juin 2021,  fait appa­raître des can­di­dats, ici et là, mais on est loin d’une union sacrée de la gauche. 

La poli­tique comme la nature a hor­reur du vide car la gauche n’est plus la force pré­pon­dé­rante ; c’est le cas dans la Confluence, en par­ti­cu­lier à Conflans-Sainte-Hono­rine. En paral­lèle, la droite clas­sique yve­li­noise a per­du cer­tains de ses fiefs, les lais­sant en jachère poli­tique.

Une gauche présente mais dispersée

Dans ce contexte, des mili­tants et des sym­pa­thi­sants de ce qui reste de la gauche se sont mis à « recons­truire leur mai­son » suite à l’é­cla­te­ment de 2017. Selon Joseph Cor­dier, nou­veau secré­taire de la sec­tion PS Boucle de Seine(1), le pay­sage poli­tique natio­nal se trans­forme ; c’est le même phé­no­mène dans le nord des Yve­lines. La méfiance de la popu­la­tion s’est accom­pa­gnée d’un divorce avec « les élites » de la gauche his­to­rique de la rue Sol­fé­ri­no (ancien siège du PS). « On ne pré­tends pas révo­lu­tion­ner le monde poli­tique, mais on s’en­gage sur des pro­jets, sur des idées locales ». Ain­si, en avril et début mai, des séances de trac­tage ont eu lieu à André­sy, à Chan­te­loup-les-Vignes, à Conflans-Sainte-Hono­rine, à Pois­sy, aux Mureaux et à Ver­neuil-sur-Seine.

Avec les visites récentes d’Au­drey Pul­var et de Julien Bayou, res­pec­ti­ve­ment têtes de liste Île-de-France en com­mun et EE-LV, la gauche a été pro­pul­sée devant la scène, ce qui a per­mis le lan­ce­ment des can­di­dats de la gauche pour les élec­tions dépar­te­men­tales dans les can­tons de Conflans, de Pois­sy, des Mureaux et de Ver­neuil-sur-Seine. Certes la gauche de 2021 dans le Yve­lines part en ordre dis­per­sé : cha­cun est res­té cam­pé dans ses propres cer­ti­tudes et sans s’at­ta­quer à leur adver­saire com­mun, le sys­tème Bédier.

Ain­si, au mar­ché d’An­dré­sy, le 24 avril, les mili­tants de la sec­tion PS Boucle de Seine ont dis­tri­bué des tracts qui sou­lignent que le « bilan social et sani­taire de la droite qui gère seule le dépar­te­ment depuis 6 ans est catas­tro­phique : 2 centres de pro­tec­tion mater­nelle et infan­tile sur 3 ont été fer­més. » Dans une ambiance fes­tive, tout en res­pec­tant le pro­to­cole sani­taire pour lut­ter contre le Covid, le musi­cien Didier Robin est venu ani­mer le mar­ché.

Dis­tri­bu­tion, le same­di 24 avril, au mar­ché d’Andrésy avec les mili­tants de Conflans, Alexandre Gar­cia, Maria Escri­ba­no et Joseph Cor­dier. (DR)

Des idées communes et un seul adversaire

Dans le Can­ton des Mureaux, des « amis » mili­tants au niveau régio­nal deviennent « adver­saires » poli­tiques au niveau du dépar­te­ment. Trois listes se reven­di­quant de gauche(2) s’af­fichent pour contrer la droite locale menée par Cécile Zam­mit-Popes­cu, maire de Meu­lan-en-Yve­lines. M. Mal­let a été cin­glant, le 3 mai der­nier, décla­rant que les élus de droite sont décon­nec­tés du social et de la soli­da­ri­té, deux des piliers de la com­pé­tence du dépar­te­ment : « La poli­tique de Pierre Bédier est opaque et [il] sort un car­ton rouge ! »

Se vou­lant être la « seule liste d’u­nion de gauche, sociale, citoyenne et éco­lo­gique, » Mme Fati­ma Cuny a énu­mé­ré les carences de la poli­tique actuelle au dépar­te­ment notam­ment avec les per­sonnes fra­giles : l’aide aux enfants a dimi­nué, M. Bédier ayant pré­fé­ré béton­ner avec des pro­jets auto­rou­tiers, sans aucun inté­rêt pour la tran­si­tion éner­gé­tique. Au contraire, il faut se doter des moyens pour faire face aux pro­blèmes des plus plus dému­nis. En somme, la jus­tice sociale et la contrainte éco­lo­gique vont de pair dans cette recons­truc­tion de la gauche yve­li­noise.

La liste EE-LV, PCF, France insou­mise et Génération.s pour le Can­ton des Mureaux. (J2R)

Mal­gré les idées com­munes pour lut­ter contre le sys­tème Bédier, la gauche est face à ses démons et ne se recons­truit pas dans l’u­nion. Trop de per­son­na­li­tés et d’e­gos qui s’af­frontent dans des dis­cours très peu cohé­rents entre eux ; cer­tains accusent le maire des Mureaux d’in­vi­ter trop le pré­sident Macron sur place : « ces incur­sions ne faci­litent pas le tra­vail d’u­nion. » Plus modé­ré dans la cri­tique, Joseph Cor­dier avance l’i­dée de « construire pro­gres­si­ve­ment avec tout le monde même cela prend du temps ; le plus impor­tant est d’oc­cu­per le ter­rain et mener des actions ciblées et concrètes ! »

Trouver la bonne méthode, en attendant… 

Plus inci­sif, il fau­dra se posi­tion­ner pour un renou­vel­le­ment de la pra­tique démo­cra­tique avec plus de trans­pa­rence et de concer­ta­tion. Il est inad­mis­sible de faire une fusion de deux dépar­te­ments (78/92) sans une consul­ta­tion démo­cra­tique dans cha­cun. Sur ce point, toutes les gauches sont unies. Boris Venon (PS) a pro­mis « une res­pi­ra­tion démo­cra­tique : le retour d’une oppo­si­tion vigi­lante [au conseil dépar­te­men­tal] et construc­tive y contri­bue­rait. »

Dans le Can­ton de Ver­neuil-sur-Seine, fief du bédie­risme, la gauche part unie (EE-LV, PS, PCF) « pour un can­ton éco­lo­gique et soli­daire »(3). Pour Fabien Lemoine, « le Dépar­te­ment des Yve­lines [doit] entrer dans le XXIe siècle pour le bien-être de toutes et tous. Par l’action publique, dans un sou­ci quo­ti­dien de trans­pa­rence, il faut mettre en place les poli­tiques néces­saires pour réduire les inéga­li­tés ter­ri­to­riales, pour accé­lé­rer la tran­si­tion éco­lo­gique et pour dyna­mi­ser une vie sociale et éco­no­mique ver­tueuse et por­teuse d’un espoir retrou­vé. La qua­li­té de vie sera au cœur de l’action et, dans un sou­ci de maî­trise des dépenses publiques, il fau­dra stop­per tous les pro­jets inutiles, néfastes et coû­teux pour les Yve­lines. »

La can­di­da­ture d’u­nion por­tée par Fabien Lemoine, Alexandre Guillot, Natha­lie Mos­tows­ki et Aman­dine Ran­got dans le Can­ton de Ver­neuil-sur-Seine. (DR)

En conclu­sion, la gauche peut renaître de ses cendres, mais le fac­teur temps joue contre elle car les élec­tions pré­si­den­tielles sont déjà dans les têtes de tous et cela ne per­met­trait pas une recons­truc­tion des idées et l’é­mer­gence d’une union sacrée. En atten­dant, des défaites d’au­jourd’­hui pour­raient être le ciment de la vic­toire pré­si­den­tielle (en 2027 ?).

Notes

1. Cette sec­tion com­prend les villes d’A­chères, d’An­dré­sy, de Car­rières-sous-Pois­sy, de Chan­te­loup-les-Vignes, de Mau­re­court et de Pois­sy.

2. Papa Waly Dan­fa­kha, can­di­dat aux élec­tions dépar­te­men­tales sans éti­quette ; Gwe­naële Guillo et Boris Venon, can­di­dats PS dans un sou­ci de faire un nou­veau départ­MENT ; Fati­ma Cuny et Michel Mal­let s’as­so­cient pour for­mer un tan­dem EE-LV et France insou­mise.

3. La can­di­da­ture d’union est por­tée par Natha­lie Mos­tows­ki, conseillère muni­ci­pale à Ver­nouillet, et Fabien Lemoine, conseiller muni­ci­pal à Ver­neuil sur Seine, titu­laires, Aman­dine Ran­got et Alexandre Guillot, sup­pléants.

 

 

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