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Exposition « Femmes de lettres » dans l’univers onirique d’Annabelle Amory, peintre collagiste conflanaise

par | 7 mai 2021 | Conflans-Sainte-Hono­rine, Culture

Peintre col­la­giste confla­naise, Anna­belle Amo­ry expose « Femmes de lettres » À la Biblio­thèque Louise Wal­ser-Gaillard (ex-Chap­tal), jusqu’au 26 juin 2021 (Pho­to AAP)

Qu’ont en com­mun un cerf, une femme et un livre ? À pre­mière vue, pas grand-chose. Pour­tant, l’exposition « Femmes de lettres » va vous dévoi­ler, à tra­vers son uni­vers oni­rique, une gale­rie de per­son­nages fémi­nins, tan­tôt hybrides, tan­tôt réa­listes.

Toutes ces femmes par­tagent la même carac­té­ris­tique : elles ont été décou­pées dans des pages de livres puis recou­vertes de pein­ture acry­lique. Le tableau ne se regarde plus ; il se lit et les carac­tères ins­crits sur les pages de livres deviennent un motif de rem­plis­sage au même titre qu’une cou­leur.

Née en 1988 dans l’Oise, Anna­belle des­sine, peint et écrit des livres depuis l’enfance. Dans la famille, per­sonne ne pra­tique une acti­vi­té artis­tique, musi­cale ou spor­tive. Ce qui importe dans cet envi­ron­ne­ment, c’est sur­tout de faire des études uni­ver­si­taires pour avoir, à la fin, un « vrai » métier. Alors Anna­belle obéit et gra­vit les éche­lons : licence en his­toire de l’art et archéo­lo­gie à Amiens, Mas­ter en Sciences de l’Antiquité à Lille, puis, enfin, le der­nier stade : un doc­to­rat en archéo­lo­gie grecque qu’elle obtient en 2017. Cepen­dant, durant ses recherches, elle n’a ces­sé de peindre et même d’exposer dès qu’elle en avait l’occasion. Dès la fin de sa sou­te­nance de thèse, elle aver­tit son jury : non, elle ne se lan­ce­ra pas dans la recherche mais elle ten­te­ra une car­rière artis­tique.

Une artiste qui puise dans les fonds de la civi­li­sa­tion gré­co-latine. (DR)

Alors, sou­te­nue par son com­pa­gnon, Anna­belle pos­tule à des Salons et des Mar­chés d’Art ain­si que dans des struc­tures muni­ci­pales. Et cela fonc­tionne : en octobre 2018, elle rem­porte son pre­mier prix au Salon Arbustes de Mantes-la-Jolie, qui lui per­met d’exposer gra­cieu­se­ment au fameux Salon d’Automne, sur les Champs-Ély­sées. Depuis ce temps, elle enchaine les expo­si­tions per­son­nelles et col­lec­tives, avec pour seul cré­do l’accessibilité au public. Elle n’hésite alors pas à gui­der les sco­laires pour une visite et à ani­mer des ate­liers avec les enfants.

La pro­duc­tion artis­tique d’Annabelle est uni­que­ment com­po­sée de por­traits de femmes, repré­sen­tées sur un fond uni, la plu­part du temps noir, pour évi­ter toute assise spa­tio-tem­po­relle. Qu’elle soit nue ou habillée d’un vête­ment simple, la fille est ain­si dénuée de tout sta­tut social. Elle n’est ni mère, ni épouse et ne donne aucune infor­ma­tion sur sa vie, comme par exemple, son emploi. Le spec­ta­teur est alors libre de se racon­ter sa propre his­toire, uni­que­ment aidé par le titre de la toile, en géné­ral un pré­nom fémi­nin.

Plu­sieurs thèmes se retrouvent alors dans les toiles : reflets, miroirs, masques, méta­mor­phoses et nudi­té posent alors la ques­tion exis­ten­tielle de la recherche de soi, de sa propre iden­ti­té, mais aus­si de la dif­fi­cul­té à assu­mer ses propres pen­sées et son corps. En effet, si cer­taines de ces filles ont un aspect tout à fait nor­mal, d’autres se confondent avec des ani­maux et donnent nais­sance à des créa­tures hybrides et mytho­lo­giques, influen­cées d’une part par des artistes contem­po­rains comme Hayao Miya­za­ki et Lewis Car­roll et, d’autre part, par l’écriture d’une thèse en archéo­lo­gie grecque sur le rap­port entre les femmes et les ani­maux dans l’Antiquité. Cornes, bois de cerf et pattes de bouc confèrent ain­si à ces figures fémi­nines une viri­li­té et une bes­tia­li­té réser­vées d’ordinaire aux mâles. Ces per­son­nages entament alors une trans­for­ma­tion qui va les iso­ler du reste de leur espèce : c’est la dif­fé­rence, le refus de la norme, l’émancipation mais aus­si la prise de pou­voir et l’indépendance.  (A. A.)

 

 

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