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Des habitants se mobilisent contre le béton à Conflans

par | 14 jan­vier 2021 | Conflans-Sainte-Hono­rine, Envi­ron­ne­ment

Autour des notions du res­pect et de la sur­cons­truc­tion, les habi­tants se mani­festent pour dire non à de nou­velles construc­tions à Conflans comme ailleurs. (DR)

Le 9 jan­vier, à Conflans, une tren­taine de rive­rains ont mani­fes­té pour aler­ter l’o­pi­nion publique locale sur un pro­jet qui se pré­pare sans « aucune concer­ta­tion » ; la phase de contes­ta­tion sui­vra-t-elle ? 

Près d’une tren­taine de rive­rains sont venus, le 9 jan­vier, affir­mer leur désac­cord sur un pro­jet de construc­tion de 130 loge­ments. Selon un repor­tage d’un vidéo-cinéaste local, le témoi­gnage d’une rive­raine, Isa­belle, fait part d’une action de sen­si­bi­li­sa­tion rela­tive à ce pro­gramme immo­bi­lier sur site Bou­let au 66–70 ave­nue Car­not :  il s’a­git de sen­si­bi­li­ser les habi­tants sur la « sur­cons­truc­tion et la concen­tra­tion de per­sonnes » sans que des équi­pe­ments soient adap­tés au contexte nou­veau. Selon Isa­belle, au total, trois pro­jet d’en­ver­gure vont modi­fier la phy­sio­no­mie du cadre urbain et des habi­tants ne sont pas rési­gnés à aban­don­ner leur quar­tier à des béton­neurs.

Des questions sans réponse 

Certes, cer­tains de ces Confla­nais ont été en contact, par le biais d’une  visio­con­fé­rence, avec le pro­mo­teur le 7 décembre 2020, mais ils attendent un vrai appui de leur muni­ci­pa­li­té. Selon nos infor­ma­tions, la muni­ci­pa­li­té va ren­con­trer le pro­mo­teur le 15 jan­vier 2021. Dans son échange avec le pro­mo­teur, des ques­tions ont été posées sans que des réponses leur satis­fassent.

Depuis 2016, le consen­sus poli­tique et la pres­sion immo­bi­lière conduisent à impo­ser une vague de construc­tions mas­sive dans les com­munes de l’in­ter­com­mu­na­li­té Grand Paris Seine & Oise, et a for­tio­ri de la Région Île-de-France où un mil­lion de loge­ments sont pré­vus d’i­ci à 2030, soit 70 000 uni­tés par an. De plus, pour la Fédé­ra­tion des pro­mo­teurs immo­bi­liers (FPI), regrou­pant les pro­mo­teurs immo­bi­liers de France en loge­ment et en immo­bi­lier d’entreprise, le loge­ment neuf s’enfonçant dans la crise,  une relance s’impose avec la crise de la Covid-19. Les prix semblent mar­quer le pas mais l’incertitude est telle que cette ten­dance reste à confir­mer. Dans un com­mu­ni­qué offi­ciel du 19 novembre, Alexan­dra Fran­çois-Cuxac, pré­si­dente de FPI France, a sou­li­gné l’a­cui­té de la crise :  « L’épidémie n’est que le révé­la­teur d’une crise du loge­ment neuf sur laquelle nous aler­tons depuis des mois : faute de per­mis de construire, nous pei­nons à pro­po­ser aux ménages des loge­ments qu’ils peinent eux-mêmes à finan­cer. Il faut agir d’urgence sur l’offre comme sur la demande ». Pour la FPI, le gou­ver­ne­ment avance mais devrait accé­lé­rer le pas.

Informer c’est déjà contester

En termes concrets, cela se tra­duit par l’a­van­cée des pro­jets comme celui de l’a­ve­nue Car­not et son corol­laire, la contes­ta­tion pro­bable des rive­rains. Sur le réseau social FB, les pre­mier signes de sou­tiens appa­raissent : « Votre com­bat va dans le sens d’une mixi­té qui consti­tue l’identité de Conflans. Cer­tains vou­draient, en conti­nuant à béton­ner la ville, en faire une cité-dor­toir stan­dar­di­sée à la popu­la­tion homo­gène. Conti­nuez ! », a écrit Alex Gue­det.  Une autre inter­naute, Danielle Morice, s’est soli­da­ri­sée avec les rive­rains : « Je suis com­plè­te­ment soli­daire de votre action. Notre ville se bétonne de plus en plus, sachant qu’un appar­te­ment génère en moyenne deux voi­tures et que dans le même temps on nous sup­prime quelques ramas­sage d’or­dures ména­gères pour réduire l’empreinte éco­lo­gique, cher­chez l’er­reur ! »

Dans la même dyna­mique, les voi­sins se sont mobi­li­sés, les 11 et 14 jan­vier, pour aler­ter les parents d’é­lèves de l’E­cole mater­nelle du Long Che­min. Infor­mer les parents d’é­lèves du pro­jet de construc­tion à proxi­mi­té immé­diate de l’é­cole de leurs enfants est une pre­mière étape de la phase d’or­ga­ni­sa­tion car la contes­ta­tion peut-être longue. La grande majo­ri­té des parents n’é­tait pas au cou­rant de ce pro­jet. Le sou­tien des parents a été très una­nime ; ces parents d’é­lèves s’in­ter­rogent et com­mencent à s’in­quié­ter.

En conclu­sion, c’est un clas­sique du genre : construire à quel prix ? S’a­git-il d’une réac­tion « nym­biste » (not in my backyard) ? Autre­ment dit, les rive­rains qui contestent cette vague de béton regroupent-ils « de vieux blancs et riches, qui ne veulent pas de jeunes ni de pauvres dans leur quar­tier ». Ils contestent cette inter­pré­ta­tion car ils sont « d’ac­cord pour accueillir de nou­veaux voi­sins, mais pas au détri­ment d’une qua­li­té de vie qui a fait la répu­ta­tion de Conflans-Sainte-Hono­rine depuis des décen­nies ».

ENCART :

La ville pour­suit ses échanges avec le voi­si­nage

Dans la par­tie ques­tions orales de la réunion du conseil muni­ci­pale du 25 jan­vier 2021, Jean-Jacques Hus­son, adjoint à l’ur­ba­nisme, a assu­ré que la qua­li­té et la cohé­rence archi­tec­tu­rale et urba­nis­tique seront une prio­ri­té : « Ce pro­jet est un pro­jet pri­vé, mais nous res­tons vigi­lants quant à la qua­li­té archi­tec­tu­rale et pay­sa­gère, l’en­vi­ron­ne­ment et le bien-vivre ensemble ». Sur la demande de la muni­ci­pa­li­té, le pro­mo­teur, la Socié­té Gam­bet­ta, a orga­ni­sé un concours d’ar­chi­tecte sur esquisse « ce qui a don­né une approche auda­cieuse » de l’a­gence Aldric Beck­mann archi­tec­ture. Le pro­mo­teur s’est appro­ché des habi­tants pour pré­sen­ter le pro­jet et ses pre­mières esquisses autour de ce pro­jet de renou­vel­le­ment urbain. La ville a deman­dé au groupe Gam­bet­ta une réduc­tion de loge­ments en assu­rant l’in­té­gra­tion urbaine et archi­tec­tu­rale en termes de la volu­mé­trie, du nombre de par­kings et d’une série d’a­mé­na­ge­ments pour une mobi­li­té douce. Quant à l’im­pact de ce pro­jet sur la demande des équi­pe­ments publics, l’im­pact sera modé­ré. Hus­son a décla­ré que le pro­mo­teur va faire une deuxième pro­po­si­tion de l’en­semble du pro­jet. En atten­dant, « la ville pour­suit ses échanges avec le voi­si­nage. »

 

Pour plus d’in­for­ma­tion :
L’as­so­cia­tion des rive­rains de l’an­cien site Bou­let a été lan­cée et sera offi­cia­li­sée dans un court délai.
Pour la contac­ter : association.riverains.boulet@gmail.com

 

 

 

 

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