Actualités

Abandon de Calcia : une victoire de plus contre les pollueurs de la vallée de la Seine

par | 24 novem­bre 2020 | Économie, Envi­ron­nement

Le col­lec­tif C100fin a réu­ni env­i­ron 50 per­son­nes pour fêter une vic­toire d’é­tape. (J2R) 

Le dimanche 22 novem­bre 2020, une cinquan­taine de per­son­nes répon­dant à l’appel du Col­lec­tif Sans Fin (C100fin) se sont don­né ren­dez-vous, près de la ferme Saint-Lau­rent à Brueil-en-Vex­in pour célébr­er la vic­toire con­tre le pro­jet du groupe Cal­cia d’extension de ses car­rières dans le Parc du Vex­in et afin de soulign­er les attentes pour la recon­ver­sion du site et de ses employés.

Une vic­toire d’é­tape”, a com­men­té Yvan, mem­bre du col­lec­tif C100fin, qui avait organ­isé et déclaré cette man­i­fes­ta­tion à la pré­fec­ture des Yve­lines. Le but était de mar­quer l’a­ban­don du pro­jet de car­rières des Ciments Cal­cia (Hei­del­bergCe­ment Group). Toute­fois, les acteurs his­toriques de ce com­bat étaient absents ; c’é­tait le cas de l’as­so­ci­a­tion AVL3C-Vex­in Zone 109, qui mérite un hom­mage car elle a tenu tête à une multi­na­tionale et au “sys­tème Bédi­er”. Inter­rogée par la rédac­tion, sa prési­dente a tenu à rester vig­i­lante : “On est con­tents, tous, mais la lutte con­tin­ue. La car­rière n’est qu’un volet du prob­lème glob­al posé par la cimenterie, et vous savez tous comme nous avons été choqués quand plusieurs d’entre nous, et surtout [notre référent san­té], ont mis à jour de façon claire l’énormité de la pol­lu­tion de la cimenterie et les risques pour la san­té. Elle est juste­ment en train de met­tre à jour le doc­u­ment que nous avons dif­fusé ces dernières années. A cette minute, on ne sait pas quelle sera l’ampleur des licen­ciements, des petits arrange­ments entre amis de l’industriel et les ser­vices de l’Etat. La vig­i­lance reste totale.

Les farouch­es adver­saires de Pierre Bédi­er, les porte-paroles du col­lec­tif C100fin, ont souligné l’in­térêt pri­mor­dial de sauve­g­arder les ressources naturelles, par­ti­c­ulière­ment l’eau et les ter­res agri­coles. 60 000 per­son­nes béné­fi­cient des cap­tages d’eau et des ter­res nourri­cières du Vex­in. Cette affaire a per­mis de bien com­pren­dre l’am­pleur des enjeux pour les années à venir. Yvan, Fabi­enne, Nathalie et Philippe, mem­bres his­toriques de ce mou­ve­ment poli­tisé, ont dénon­cé l’ex­ploita­tion actuelle de la cimenterie “qui con­tin­ue de fonc­tion­ner dans des con­di­tions inac­cept­a­bles pour les riverains, du fait du bruit et des pous­sières liés à l’activité du con­casseur. Les élus doivent pren­dre leurs respon­s­abil­ités ; les autorités publiques doivent faire appli­quer la loi pour que cette cimenterie, même con­ver­tie en cen­tre de broy­age, fonc­tionne dans les normes. La ques­tion de la per­ti­nence du main­tien d’un cen­tre de broy­age à Gar­genville reste entière. Pour broy­er quoi ? A quelle fin ? Avec quel bilan écologique (trans­port) ?

Inter­rogée par la rédac­tion, Mme Ghis­laine Senée, con­seil­lère régionale EE-LV, a cor­roboré l’analyse et les cri­tiques des adver­saires du “tan­dem Cal­cia-Bédi­er”. Pour elle, l’avenir du Vex­in et, au-delà, de la val­lée de la Seine, se dessin­era avec et pour l’a­gri­cul­ture.  Elle a dénon­cé l’idéolo­gie passéiste du fordisme(1)  indus­triel qui a provo­qué une arti­fi­cial­i­sa­tion de sols sans précé­dent. Certes, l’in­dus­trie restera présente, mais ce ter­ri­toire “devrait être repen­sé” dans les buts d’une diminu­tion de la pol­lu­tion et de l’ar­rêt de l’ex­ploita­tion à out­rance des ressources naturelles.

Cette vic­toire devrait aus­si con­duire à s’in­ter­roger sur les étapes suiv­antes de la recon­ver­sion de la cimenterie, qui n’a jamais été prise sérieuse­ment en main par les élus locaux et par les autorités com­pé­tentes. Six années ont été per­dues et les pertes d’emplois à venir n’ont pas été anticipées. Restons opti­mistes car ce ter­ri­toire a une capac­ité de résilience insoupçonnable !

Note

1. Fordisme : mode de développe­ment indus­triel visant à accroître la pro­duc­tiv­ité par la réor­gan­i­sa­tion du tra­vail. Au sens pre­mier du terme, c’est un mod­èle d’or­gan­i­sa­tion et de développe­ment d’en­tre­prise, conçu et mis en œuvre par Hen­ry Ford, fon­da­teur et dirigeant de l’en­tre­prise qui porte son nom.

 

Aider notre jour­nal indépen­dant en souscrivant à l’adresse suiv­ante. Par avance mer­ci : https://fr.tipeee.com/les-2-rives-yvelines

LE PANIER DU MARCHÉ JOEL PICARD LES MERCREDI ET SAMEDI AU 74 RUE PAUL DOUMER À TRIEL-SUR-SEINE

RÉSERVATION LA VEILLE AVANT 15 HEURES AU
07 67 53 45 63 (cliquez)

Municipales 2020