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Triel-sur-Seine : Open mic à La Péniche

par | 28 jan­vi­er 2023 | Cul­ture, Triel-sur-Seine

Les cor­saires ont investi La Péniche le temps d’une soirée (DR)

Same­di soir à la Péniche de Triel le bateau a fré­mi au son de jeunes artistes de rap. Les  organ­isa­teurs de “Tous en Seine” ont réu­ni des artistes sur­prenants et un pub­lic fusionnel.

Vu comme un obser­va­teur extérieur, voilà une réu­nion sym­pa­thique et des artistes très val­ables, très inspirés … Il y a des ressources nou­velles dans le rap français. Pas de paroles lénifi­antes et stu­pides mais des textes très fins avec de l’hu­mour, de la ten­dresse et du mood ! Et tout cela grâce à Élodie qui se démène à chaque fois pour organ­is­er l’évène­ment C’est son deux­ième coup d’es­sai et le souf­fle s’am­pli­fie, cela va continuer !

Inter­view du rappeur Arani­gi Frawd 

- Quel est le sens de ta démarche artistique ?

J’ai com­mencé l’écriture par pur besoin d’exprimer des pen­sées qui me main­te­naient dans les insom­nies. Au sein du col­lec­tif FRAWD, j’ai com­mencé à les extéri­oris­er avec le rap, et tout est par­ti de là. Plus j’améliorais mon art, plus j’améliorais la com­préhen­sion de ma pro­pre per­son­ne. Ayant une per­son­nal­ité très fluc­tu­ante, l’écriture et l’interprétation de mes textes m’ont per­mis de ren­dre tan­gi­bles et com­préhen­si­bles mes dif­férentes humeurs, qu’elles ten­dent vers la tristesse, la colère ou la joie. Et c’est là le sens de mon pseu­do­nyme : AraNi­gi, tiré du shin­toïsme japon­ais. Ara-mita­ma (âme sauvage) et Nigi-mita­ma (âme pais­i­ble) y sont con­sid­érées comme les deux facettes indis­so­cia­bles de l’âme. Et l’ensemble de ma démarche artis­tique est d’explorer l’espace entre ces deux forces opposées, d’explorer les émo­tions, celles que je peux ressen­tir et celles que je peux faire ressen­tir à mon pub­lic grâce à ma plume et ma voix. Ain­si, je dirai que ma démarche artis­tique se con­cen­tre sur l’émotion.

- Quelles sont tes inspi­ra­tions dans la musique que tu chantes ? les lyriques et les paroles ?

C’est une ques­tion com­pliquée dans le sens où, à mon hum­ble avis, tout artiste ain­si que tout indi­vidu n’est qu’un grand mélange d’influences qu’elles soient choisies ou subies, con­scientes ou incon­scientes. Me con­cer­nant, j’ai été bercé par les goûts de mon pater­nel avec de la var­iété française avec Dick annegarn, Georges Brassens, mais aus­si du reg­gae avec Pier­pol­jak ou Third World puis du gros ACDC. J’ai com­mencé à me tourn­er vers le rap avec IAM, avec Mos Def, Nas, Big­gie du côté des améri­cains… Aujourd’hui, mon style est riche car je me suis entourée de références ne se lim­i­tant pas au rap : je con­somme beau­coup de coun­try (Mor­gan Wallen, Ralph Stan­ley…), de soul (Mar­vin Gaye, Joseph Solomon), de R&B (SZA), de Jazz (Duke Elling­ton, Norah Jones) etc. Et la magie de la musique réside dans sa capac­ité à s’affranchir des éti­quettes et des cas­es pour mélanger les styles.

- Com­ment dis­tinguer le rap français des autres types de rap (améri­cain, etc…) ?

Le rap français a longtemps vécu sous la coupe du rap améri­cain mais cette époque est révolue. Ce dernier étant en perte de vitesse, les bri­tan­niques et les fran­coph­o­nes gag­nent en pop­u­lar­ité, ain­si que le rap ital­ien et espag­nol par ailleurs. Cette prise d’indépendance se traduit par une prise de risque plus naturelle chez nos artistes, plus d’expérimentations, plus de sor­ties des chemins bat­tus. L’exemple le plus par­lant est ce style très par­ti­c­uli­er créé par Jul et repris par toute la scène rap mar­seil­laise puis française et même inter­na­tionale. Les scènes espag­noles et ital­i­ennes pren­nent énor­mé­ment d’inspirations de nos artistes. La France est main­tenant une terre recon­nue de rap, et c’est sans compter grâce à l’avantage de notre langue qui par essence, par nature est poé­tique, chan­tée, réfléchie. La langue française pousse naturelle­ment à la réflex­ion et la philoso­phie et c’est ce qui pro­duit de purs poètes par­mi nos rangs là où la langue anglaise est plus tournée vers le rythme et l’action. Voilà la con­clu­sion, notre rap est meilleur car la langue française nous pousse à aller pro­fond dans nos réflex­ions poé­tiques. PS : oui je suis chauvin.

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