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Des Accords de Grenelle au « Ségur de la santé », puis au « Beauvau de la sécurité »
Le travail, c’est la santé. Pour conserver la santé, il faut la sécurité (sociale). De fil en aiguille, nous sommes passés de Grenelle à Ségur puis à Beauvau. Trois noms de lieux sont devenus synonymes de « concertation ». Comment cette dérive du langage s’est-elle développée et poursuivie ?
Le 1er février 2021, le Premier ministre a ouvert le « Beauvau de la sécurité » avec le but suivant : « Assurer la protection des Français dans une logique de transformation de notre pays et de notre État pour qu’il soit plus fort, plus résilient et plus solidaire ». Cette grande concertation est organisée au ministère de l’Intérieur pour améliorer les conditions de travail des forces de l’ordre et les relations entre elles et les Français. Le président de la République lui avait assigné ces objectifs : « Consolider le lien de confiance entre les Français et les forces de l’ordre, mais aussi donner aux policiers et aux gendarmes des moyens à la hauteur de leur engagement et des attentes de nos concitoyens ». Pourquoi le nom « Beauvau de la sécurité » a‑t-il été donné aux huit tables rondes thématiques qui la composent ?
Les Grenelle, évoquant un village de la périphérie de l’ancien petit Paris
Ce nom nous rappelle d’autres dénominations métonymiques(1) : les « Grenelle » et le « Ségur de la santé », qui a eu lieu de mai à juillet 2020. Lors de son lancement, un journaliste de télévision avait posé la question “Qu’est-ce un Ségur ?” ; il avait, lui-même, aussitôt répondu : “C’est comme un Grenelle”. Très clair ! Qu’est donc un Grenelle ? Replongeons-nous à une époque que les plus jeunes n’ont pas connue. Les Accords de Grenelle qui, en fait, n’ont pas été signés, résultaient d’une négociation collective, menée en mai 1968 par le gouvernement, à son initiative, avec les représentants des syndicats de salariés et des organisations patronales. Bien que la négociation de ces accords n’ait pas mis fin aux événements de mai 1968, elle est restée l’exemple d’une volonté de mettre les acteurs d’un domaine autour d’une table pour trouver des solutions acceptables par tous.
Les réunions se déroulaient au ministère du Travail, situé dans la Rue de Grenelle. Ce nom d’une voie de circulation était devenu un nom commun, signifiant une concertation.

L’Hôtel de Clermont, où se trouve le ministère du Travail, Rue de Grenelle
Cette rue qui traverse le 6e et le 7e arrondissements de la capitale conduisait les Parisiens à une autre commune du Département de la Seine, créée en 1830, communément appelée Beau-Grenelle. En 1860, celle-ci fut annexée par Paris, ainsi que Belleville, Vaugirard et La Villette.
Après une dizaine d’autres réunions de négociation, baptisées « Grenelle » de la même manière, Nicolas Sarkozy avait organisé, l’année de son élection, le « Grenelle de l’environnement ».
Le Ségur, souvenir, non pas d’une comtesse, mais d’un maréchal de France
A l’automne 2019, le gouvernement d’Édouard Philippe avait souhaité un « Grenelle des violences conjugales ». Pourquoi pas un « Grenelle de la santé » pour traiter des problèmes des hôpitaux publics, bien connus mais mis en évidence par la crise sanitaire ?
Olivier Véran, le ministre des Solidarités et de la Santé, avait donné son explication, dans un entretien avec Le Journal du dimanche, le 17 mai 2020 : « On appelle ça “Ségur” parce que la rue de Grenelle, c’est le ministère du Travail et l’avenue de Ségur, c’est mon ministère, donc on va faire un Ségur de la santé. ».

Le ministère de la Santé, dans l’Avenue de Ségur
L’expression « Grand débat » n’était pas une dénomination possible car elle avait été utilisée, l’année précédente, avec une ampleur inhabituelle.
Dans le « Journal de presque 17 h 17 » sur France Inter, lors de l’annonce du « Beauvau de la sécurité », les humoristes belges Charline Vanhoenacker et Alex Vizorek ont lancé une expression pour qualifier cette pratique linguistique : le « Matignon de la communication » ! Ne craignez pas qu’à cette occasion nous vous présentions Jacques III de Goyon, sire de Matignon et de la Roche-Goyon, qui n’était pas le premier propriétaire de cet hôtel de la rue de Varenne mais le deuxième !
Le nom d’un village voisin de l’ancien Paris a laissé la place à celui d’une personnalité d’autrefois : non pas Sophie Rostopchine, la comtesse de Ségur, célèbre auteure de romans, mais son oncle par alliance, le maréchal de France Philippe de Ségur (1780–1873), général et historien français de la Révolution et de l’Empire, pair de France et académicien.
Pourquoi faut-il donner un nom historique à des réunions de concertation, à des tables rondes ? « C’est pour éviter de donner le sentiment de déjà-vu que le gouvernement a préféré le terme « Ségur » », a expliqué à franceinfo Philippe Moreau Chevrolet, professeur de communication politique à Sciences po : « C’est devenu un truc de communication politique. Quand on ne sait pas quoi faire pour donner de l’importance à un événement, on l’appelle le Grenelle de quelque chose. Comme ça a été beaucoup fait, il faut inventer autre chose. C’est aussi probablement, comme toujours en communication politique, refaire la même chose mais différemment. ».
Le Beauvau, souvenir d’un autre maréchal de France
Cette théorie s’est vérifiée avec le choix du nom de la concertation, en cours, sur la place des forces de l’ordre en France, afin de mettre d’équerre leurs relations avec la population. Il ne vient pas de la désignation « beauvau » d’un outil utilisé par les tailleurs de pierre pour mesurer les angles et obtenir des angles de tailles variables ; les concertations ont, plutôt, pour but d’arrondir les angles !
Les réunions se déroulent au ministère de l’Intérieur, situé dans l’Hôtel de Beauvau, qui a donné son nom à la place voisine, proche du Palais de l’Elysée.

L’Hôtel de Beauvau, où le ministère de l’Intérieur est installé
Cette résidence avait été construite par Charles Juste de Beauvau-Craon, ministre de la Guerre sous Louis XVI et maréchal de France. Celui-ci avait été nommé à l’Académie française en février 1771 alors qu’il n’avait jamais rien écrit mais il participa activement aux travaux académiques. Il fut également membre associé de l’Académie des sciences et membre honoraire de l’Académie des inscriptions et belles-lettres. Qu’aurait-il pensé de l’utilisation de son nom pour désigner des « Etats-Généraux de la sécurité » ?
« Beauvau de la sécurité » a succédé à l’expression « Beauvau de la police », qui avait été évoquée, en octobre 2016, pour des concertations qui n’eurent pas lieu. C’est une femme de lettres qui l’aurait imaginée en juin 2020, en proposant l’idée d’une telle concertation, dans une émission « C à vous » de France 5 : Tania de Montaigne, une romancière aux talents multiples. Elle est journaliste, essayiste, musicienne, chanteuse et comédienne. Son père, américain et congolais, musicien, ne portait pas le nom du célèbre philosophe et moraliste de la Renaissance.
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Où le ministère de l’Intérieur était-il situé avant de s’installer, en 1861, dans l’Hôtel de Beauvau ? Dans l’Hôtel de Conti, sur le quai portant le même nom, à l’emplacement où a été, ensuite, construit l’Hôtel de la monnaie.
Un Conti de la langue française ?
Etait-il nécessaire de fabriquer un nouveau mot par un procédé antonomastique(4) ? Ne vous inquiétez pas ! Nous avons découvert cette expression en cherchant comment la langue française peut employer un nom propre comme un nom commun, qui n’a, toutefois, pas abandonné sa première lettre capitale et n’a pas pris un “s” au pluriel. Nous avons, ainsi, trouvé la référence d’un livre de 280 pages consacré, entièrement à ce phénomène des Grenelle : Grenelle. Histoire politique d’un mot de Denis Barbet. N’ayant pas eu le temps de le lire, nous nous sommes limités à une présentation de l’ouvrage. Cette phrase vous fera comprendre la dérive métonymique qui a transformé un nom de lieu en nom d’événement : « La seconde moitié du livre […] est davantage consacrée à une exploration sociolinguistique de ce toponyme devenu, par antonomase avec fonctionnement synecdotique, l’hyperonyme de négociation au sommet. »
Le Conti que nous suggérons pour un meilleur usage de notre langue fait référence au Quai de Conti, où siège l’Académie française comme les quatre autres académies, depuis 1805, dans l’ancien Collège des Quatre-Nations. Une coupole ne serait-elle pas un beau symbole, nos voisins belges francophones utilisant déjà l’expression « coupole
de concertation » à la place de « table ronde » ?
Notes
1. Métonymie : figure de style où un mot est utilisé pour signifier une idée distincte mais qui lui est associée.
2. Montaigne dans Wikipedia : https://fr.wikipedia.org/wiki/Michel_de_Montaigne.
3. L’intervention de Tania de Montaigne dans l’émission « C à vous » :
https://twitter.com/DelegueLata/status/1268450096254988290.
4. Antonomase : figure de style, dans laquelle un nom propre ou une périphrase énonçant sa qualité essentielle, est utilisé comme nom commun.
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