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Tensions entre un maire et l’État à propos de la construction de logements d’urgence, provisoires, à bas coût

par | 25 sep­tembre 2020 | Immo­bi­lier, Poli­tique

Thi­bault Hum­bert lors de la confé­rence de presse

Des ter­rains des com­munes d’Éra­gny, d’An­to­ny et de Chen­ne­vières-sur-Marne seront des lieux d’implantation de loge­ments Alge­co, au détri­ment des pro­jets d’urbanisme anté­rieurs, mal­gré le refus répé­té des élus.

« Tout pro­jet dans une ville passe par des concer­ta­tions publiques, des réunions d’informations, là on nous impose des choses », s’offusque le maire de la com­mune d’Éra­gny-sur-Oise, Thi­bault Hum­bert.

Absence de concertation entre l’Etat et la commune

Le mar­di 22 sep­tembre 2020, l’édile a convié un par­terre de médias dans l’objectif d’illustrer le démar­rage d’un bras de fer. Durant la période esti­vale, le maire avait été infor­mé par son res­pon­sable de l’urbanisme d’un appel à mani­fes­ta­tion d’intérêt (AMI) ini­tié par l’État.

La zone de la N184 où seront bâtis les loge­ments Alge­co.

Une par­celle de ter­rain en friche situé à Éra­gny sur la N 184 sus­cite un inté­rêt de l’État qui ambi­tionne la construc­tion de cent-cin­quante loge­ments modu­laires Alge­co à Éra­gny, à Anto­ny dans les Hauts-de-Seine ain­si qu’à Chen­ne­vières-sur-Marne dans le Val-de-Marne.

Une pre­mière réunion s’est tenue le 4 sep­tembre 2020, avec soixante-dix par­ti­ci­pants à l’AMI à l’exception du maire, mon­trant son désac­cord. « On a été pré­sent lors du grand débat, la pan­dé­mie, nous avons été impli­qués et là je constate un mépris que je juge scan­da­leux », a décla­ré Thi­bault Hum­bert.

Réfé­ren­çant un docu­ment ins­ti­tu­tion­nel, les popu­la­tions migra­toires, mar­gi­nales, sans domi­cile ont été héber­gées d’urgence dans 118 000 struc­tures, lors de la pre­mière phase de pan­dé­mie, et éva­cuées ensuite. Les com­munes affé­rentes ont été dési­gnées pour rece­voir ce public, sans consul­ta­tion des édiles ni des pro­jets d’urbanisme concer­nant ces ter­rains.

Thi­bault Hum­bert a appor­té ce com­plé­ment : « Les sol­li­ci­ta­tions de trois-cent Éra­gniens chaque année aux­quelles je ne peux don­ner suite faute d’habitats ». Les loge­ments sociaux com­posent 30 % des habi­ta­tions de la com­mune. Les délais d’attente de domi­ci­lia­tion à Éra­gny, com­mune de 17 500 habi­tants, sont de trois ans en moyenne. Ces nou­velles arri­vées doivent se subor­don­ner « à la res­pon­sa­bi­li­té de chaque com­mune d’Île-de-France, à pro­por­tion égale de lieux et indi­vi­dus à rece­voir », selon l’élu.

Appel à projet pour construire de petits logements à bas coût

La par­celle de ter­rain avait fait l’objet d’un pro­jet d’urbanisme voté par l’édile et ses conci­toyens en 2018. L’annonce du chan­tier marque un cou­pe­ret dans les concer­ta­tions menées par le maire ré-élu. Le ter­rain en friche situé à l’extrémité au siège de l’usine Saint-Gobain devait accueillir une phar­ma­cie, un drive-in, une mai­son médi­ca­li­sée ain­si qu’un centre tech­nique muni­ci­pal. Dans le docu­ment d’orientation d’aménagement et de pro­gram­ma­tion (OAP) est indi­qué une entrée de ville dont l’amélioration archi­tec­tu­rale avait été envi­sa­gée, afin de ren­for­cer le dyna­misme et l’attractivité éco­no­mique. L’aménagement du lieu devait être conçu en phase avec l’écologie urbaine, les équi­pe­ments de construc­tion com­po­sés de bio-maté­riaux, le bâti opti­mi­sé éner­gé­ti­que­ment.

Le nou­veau pro­jet d’aménagement déci­dé par l’État rece­vra une contri­bu­tion sous forme de sub­ven­tions directes, dont le mon­tant n’est pas encore pré­ci­sé. Une enve­loppe de 100 000 € sera allouée par la Banque des ter­ri­toires. Le ter­rain défi­ni à Éra­gny est situé en bor­dure d’une route natio­nale dont le tra­fic est ryth­mé de 70 000 pas­sages de véhi­cules par jour. L’AMI men­tionne une recherche d’équilibre finan­cier, qui se tra­dui­ra par une ré-uti­li­sa­tion des modu­lables pour une durée éva­luée entre quinze et vingt années. Ces habi­ta­tions, pour­tant défi­nies comme une solu­tion tem­po­raire de la pré­fec­ture pour­ront faire l’objet « d’un rachat de fin de cycle » ; cette ini­tia­tive est qua­li­fiée « d’innovante » ! L’accompagnement du public ciblé, une mis­sion d’ordre réga­lienne est entiè­re­ment entre les mains des futurs concep­teurs qui concourent à l’appel au pro­jet. « Je trouve per­son­nel­le­ment que l’on parque les gens ; cela res­sem­ble­ra à un camp sur une route », a souf­flé l’élu.

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