Du jamais vu dans les annales de l’his­toire récente muni­ci­pale à Triel, le Conseil muni­ci­pal du 7 février s’est trans­for­mé en pugi­lat ver­bal, avant la lec­ture de l’ordre du jour, entre le maire et ses anciens adjoints. Bilan : séance du CM annu­lé ; lavage de linge sale entre anciens « amis » et image déplo­rable pour la démo­cra­tie locale.

 « Il faut que les Triel­lois sachent » a lu Mme Valé­rie Duval, ancienne adjointe au maire Cédric Aoun. Evo­quant le pré­cé­dent de l’in­ter­ven­tion d’un entre­pre­neur (NDLR : M. Agui­lar) avant la tenue du conseil muni­ci­pal, Mme Duval a exi­gé la parole car « nous sommes en démo­cra­tie ». Le maire a rétor­qué que la démo­cra­tie « c’est le règle­ment » et, par consé­quent, il n’a pas don­né suite à la demande de Mme Duval. Le ping-pong a conti­nué jus­qu’au moment de la clô­ture de la séance. M. Cédric Aoun lui a deman­dé éga­le­ment « de par­ler sur un autre ton » et il a ain­si levé la séance. Il faut savoir que le conseil muni­ci­pal n’é­tait pas retrans­mis via Face­book,« en rai­son de la fin de la COVID » a argu­men­té M. le maire, ce qui a fait rire tous les oppo­sants.

Ensuite Mme Duval a repris la lec­ture de son texte (sans micro car le maire l’a­vait cou­pé). Stoï­que­ment elle a don­né lec­ture à un texte lourd de consé­quences pour la cré­di­bi­li­té de l’ac­tion muni­ci­pale : « des menaces, des chan­tages, insultes à peine dis­si­mu­lées ». « Depuis trois ans, (le maire) décide tout seul ; trop de pou­voirs dans les mains d’un maire ». Mme Duval a dit « ne pas être en adé­qua­tion avec les choix du maire… La véri­té dérange » a‑t-elle mar­te­lé car « (le maire) a usé et abu­sé de ses pou­voirs ; le maire n’a pas payé (cer­tains) entre­prises contrac­tantes « . Rien n’a été fait pour les enfants et pour les petits. « Depuis trois ans (le maire) n’a ces­sé de dif­fu­ser des fausses infor­ma­tions et mani­pu­ler les élus et le per­son­nel muni­ci­pal. » « A quoi servent les conseillers muni­ci­paux et les adjoints ? » La réponse était dans la ques­tion.

M. le maire a ten­té de répondre à chaque argu­ment de Mme Duval ; mais le brou­ha­ha n’a pas per­mis d’a­voir un échange cor­rect et cor­dial. Ain­si, Mme Duval a rom­pu avec fra­cas avec M. Cédric Aoun. Mme Duval a conclu en disant qu’elle détient des preuves de tout ce qu’elle avance ici.

Clai­re­ment, l’i­mage de la ville et de ses élus a été ter­nie. Le conseil muni­ci­pal de Triel se carac­té­rise à chaque séance par une ten­sion pal­pable qui ne per­met pas d’é­changes cor­diaux ou res­pec­tueux. Les quo­li­bets menacent la tran­quilli­té du débat démo­cra­tique. Qui a rai­son, qui a tort ? C’est évident que c’est dif­fi­cile de décor­ti­quer ces dires et argu­ments pour le moment. Com­ment est-on arri­vé à cela ? Le maire déte­nait une large majo­ri­té avec 23 élus (sur 33 au CM). Il est temps de cla­ri­fier la situa­tion de Triel-sur-Seine et de s’in­ter­ro­ger sur la légi­ti­mi­té démo­cra­tique de cha­cun des élus membres du conseil muni­ci­pal.