La réunion du conseil muni­ci­pal d’An­dré­sy devait, le 8 novembre, être courte et calme. Or, la série de démis­sions conti­nue et Mme Annie Mina­rik a dégou­pillé une gre­nade en accu­sant le maire de mettre ses inter­lo­cu­teurs sur écoute à leur insu. Drôle d’am­biance dans cet « André­sy sit­com » qui se pour­suit !

Les huit points des déli­bé­ra­tions de la der­nière réunion du conseil muni­ci­pal d’An­dré­sy sont pas­sés presque inaper­çus car l’en­jeu était de savoir qui allait démis­sion­ner cette fois-ci, après la démis­sion de Mme Lau­rence Ala­vi le 5 juillet der­nier. Il faut noter éga­le­ment que Mme Chan­tal Lorio, ancienne adjointe à la culture, avait été démise de ses fonc­tions pour « perte de confiance » selon les pro­pos de M. Lio­nel Wastl, qui avait mené la liste éco­lo­giste AER (André­sy éner­gies renou­ve­lées) en 2020.

Mme Annie Mina­rik, adjointe à l’é­co­no­mie soli­daire, a don­né les rai­sons de sa démis­sion avec fra­cas :   « Je rends ce soir, mon écharpe de maire adjointe à l’économie locale. En effet, cette écharpe est deve­nue inutile dans la mesure où c’est toi, Lio­nel qui prend, de façon auto­cra­tique, les déci­sions concer­nant ma délé­ga­tion. Un exemple par­mi tant d’autres :  l’annulation par tes soins de la bro­cante du dimanche 15 octobre. Annu­la­tion, que j’ai consta­tée via les réseaux sociaux… » En cor­ro­bo­rant les pro­pos de Mme Ala­vi, lors de sa démis­sion, Mme Mina­rik a enfon­cé le clou :  » Je déplore, encore et encore, tes méthodes de mana­ge­ment et les défi­ciences de ta gou­ver­nance qui depuis n’ont pas chan­gé. Au sein de ce conseil muni­ci­pal, je par­ti­ci­pe­rai donc à la construc­tion d’un nou­veau groupe mino­ri­taire, plu­riel, dans l’esprit de la liste et du pro­gramme que nous avons pré­sen­té aux muni­ci­pales de 2020, aux côtés de Lau­rence Ala­vi, Chan­tal Lorio et Guillaume Esnault. » Ain­si, les che­mins se séparent entre l’une des prin­ci­pales per­sonnes de la liste AER et le maire éco­lo­giste. 

Avec un ton mar­tial, Mme Mina­rik a cri­ti­qué l’é­co­lo­gie à « géo­mé­trie variable » de M. Wastl ain­si que ses choix au sein de la Com­mu­nau­té urbaine Grand Paris Seine & Oise et concer­nant le pro­jet de Pont d’A­chères, véri­table pomme de dis­corde entre Mme Mina­rik et le maire. Pour ce der­nier, ce pro­jet, qui aurait pu être arrê­té en 2013, est main­te­nant « iné­luc­table ».

Avant de retrou­ver son indé­pen­dance, et une totale « liber­té d’ac­tion », Mme Mina­rik a, en outre, accu­sé M. Wastl d’a­voir mis sous écoute plu­sieurs de ses inter­lo­cu­teurs au télé­phone à leur insu. Toute la salle et le public pré­sent étaient stu­pé­faits :  » Je veux par­ler de tes petits arran­ge­ments per­ma­nents avec la véri­té pour ser­vir tes inté­rêts. Je veux évo­quer tes méthodes qui flirtent avec l’illégalité et qui consiste à enre­gis­trer les conver­sa­tions télé­pho­niques à l’insu de tes inter­lo­cu­teurs, hommes poli­tiques de renom et dont j’ai moi-même fait les frais et que, cerise sur le gâteau, tu divulgues joyeu­se­ment à tes élus. » C’é­tait une véri­table bombe poli­tique car Lio­nel Wastl a réagi en met­tant en doute les pro­pos tenus par Mme Mina­rik, décla­rant que l’af­faire allait se ter­mi­ner au tri­bu­nal. Une plainte en dif­fa­ma­tion serait-elle immi­nente ?

Quatre départs en trois ans annoncent mal le reste de la man­da­ture du maire éco­lo­giste qui se veut très léga­liste. Selon Mme Isa­belle Madec, cheffe d’un des groupe d’op­po­si­tion, « C’est le début de la fin et la perte de confiance des André­siens » pour une liste qui se vou­lait « éco­lo­giste et démo­cra­tique », sans le lourd pas­sé des poli­ti­ciens locaux.  Com­bien de temps le maire d’An­dré­sy pour­ra-t-il tenir ? Sera-t-il mis en mino­ri­té comme le maire de Triel au début de l’an­née 2023 ? Quelle sera la suite de cette série télé­vi­sée « André­sy sit­com » ? Son der­nier épi­sode montre un bond en arrière de la démo­cra­tie locale, don­nant une image dégra­dée de la ville d’An­dré­sy.

La rédac­tion du J2R, qui  a deman­dé une inter­view à M. le maire d’An­dré­sy, attend de son cabi­net une pro­po­si­tion de date.  

Repor­tage pho­to