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Projet de liaison A104 bis : le bloc du NON se renforce avec des élus valdoisiens

par | 22 février 2024 | Achères, Car­rières-sous-Pois­sy

Une visite du ter­rain per­met tou­jours d’être conscient des choix en pré­pa­ra­tion pour les années à venir. (J2R)

M. Her­vé Florc­zak, maire de Jouy-le-Mou­tier, et M. Auré­lien Taché, dépu­té du dépar­te­ment du Val-d’Oise, se sont dépla­cés le 9 février pour consta­ter l’é­tat du pro­jet du Pont d’A­chères : accueillis par la séna­trice Ghis­laine Senée et les pré­si­dents du CO.P.R.A. 184 et de « Non au Pont d’A­chères », ils ont pro­mis d’ap­por­ter un ren­fort aux oppo­sants à ce pro­jet « aber­rant » et dépas­sé par les enjeux actuels du ter­ri­toire. 

Des mani­fes­ta­tions depuis 2009, des lettres aux élus, des péti­tions, rien ne semble émou­voir le dépar­te­ment des Yve­lines, pré­si­dé par Pierre Bédier, pour recon­si­dé­rer le pro­jet du Pont d’A­chères que les oppo­sants qua­li­fient plu­tôt de « liai­son rou­tière A104 bis ».  Alors que pen­dant l’é­té 2023, une réunion publique avait per­mis aux auto­ri­tés com­pé­tentes de croire que tout allait nor­ma­le­ment, les oppo­sants per­sistent à contes­ter le pro­jet : une mani­fes­ta­tion du 12 novembre 2023 a réuni 700 per­sonnes(1). Pour les deux asso­cia­tions(2) qui consti­tuent le noyau du bloc du NON, afin de reve­nir  à la charge, il faut élar­gir le cercle de défen­seurs de l’en­vi­ron­ne­ment  avec des ren­forts en pro­ve­nance du Val-d’Oise.

Les chiffres du  projet

Avec un coût esti­mé de 200 mil­lions d’euros, ce pro­jet rou­tier de 2 x 2 voies, nom­mé « pro­jet du Pont d’Achères » est, selon les rive­rains, une variante du pro­jet de pro­lon­ge­ment de la Fran­ci­lienne (pro­jet A104), tant com­bat­tu par le CO.P.R.A. 184 depuis des années. Denis Millet, pré­sident de l’association « Non au Pont d’Achères », a sou­vent sou­li­gné son carac­tère aber­rant : les pre­mières études remon­tant à 2008, c’est une illus­tra­tion par­faite de la vieille poli­tique d’aménagement du ter­ri­toire dont souffrent les Yve­lines et la Région Île-de-France, qui apporte un concours finan­cier. Ce pro­jet est en déca­lage com­plet avec les objec­tifs envi­ron­ne­men­taux aux­quels nous devons satis­faire, comme l’explique Denis Millet. La pol­lu­tion de l’air entraî­ne­rait 12 000 décès d’en­fants et d’a­dos selon les chiffres en Europe AEE) et 48 000 décès pré­ma­tu­rés selon les chiffres de San­té publique. Depuis 2009, les oppo­sants ont ten­té de faire com­prendre au dépar­te­ment des Yve­lines qu’il est temps d’ar­rê­ter ce pro­jet « dépas­sé et aber­rant » mais le maître d’œuvre, le dépar­te­ment, semble sourd à ces appels et déploie son arse­nal de des­truc­tion de l’en­vi­ron­ne­ment sans pour autant pou­voir rem­plir ses objec­tifs de déve­lop­pe­ment éco­no­mique de la Boucle de Chan­te­loup.

Des élus valdoisiens viennent sur le terrain

Lors du dépla­ce­ment de deux élus du Val-d’Oise, le 9 février, M. Her­vé Florc­zack, maire de Jouy-le-Mou­tier, et M. Auré­lien Taché, dépu­té de la 10e cir­cons­crip­tion du 95, l’é­tat du pro­jet dit « A104 bis » ou « liai­son RD30-RD19O/­Pont d’A­chères » a été pré­sen­té par Mme Chris­tiane Para­vy, pré­si­dente de l’as­so­cia­tion CO.P.R.A. 184, et M. Denis Millet, pré­sident de l’as­so­cia­tion « Non au Pont d’A­chères ». En fait, ces deux puis­santes asso­cia­tions ont mené un com­bat à la fois juri­dique (recours admi­nis­tra­tifs…) et démo­cra­tique (deux mani­fes­ta­tions en jan­vier et novembre 2023, péti­tions,  par­ti­ci­pa­tion à des débats sur ce sujet). Ain­si, le bloc du NON cherche à modi­fier le rap­port de forces avec le dépar­te­ment des Yve­lines afin de le faire céder sur ce pro­jet « abso­lète ».

MM. Her­vé Florc­zack et Auré­lien Taché ont consta­té les dégâts : plu­sieurs cen­taines d’arbres cou­pés et un pay­sage lunaire du côté de la rive droite où il devrait y avoir « une sorte de com­pen­sa­tion de la coupe des arbres ». M. Florc­zack a sou­li­gné le carac­tère néfaste de ce pro­jet pour l’en­vi­ron­ne­ment : « Ce sont des aber­ra­tions que l’on pro­jette sans aucune concer­ta­tion », a‑t-il fait savoir lors de sa visite sur ter­rain. En outre, « Ce pro­jet est un aspi­ra­teur à voi­tures pour le Val-d’Oise », a‑t-il mar­te­lé. Plus besoin d’al­ler plus loin, il a fait savoir aue  « le maire Florc­zack » sera avec le bloc du NON à par­tir de main­te­nant. Il a confir­mé sa pré­sence pour la mani­fes­ta­tion du 3 mars près de l’Île de la Déri­va­tion.

Quant au dépu­té Auré­lien Taché, le défri­che­ment du site  déjà réa­li­sé alors que tous les conten­tieux en cours n’a­vaient pas été pur­gés, est une illus­tra­tion d’un pro­jet mal fice­lé et qui « déroge à la léga­li­té. » Le dépu­té Taché a éga­le­ment com­pris l’é­ten­due des « dégâts à l’en­vi­ron­ne­ment et au patri­moine ». Sa déci­sion a été prise : il va sai­sir le gou­ver­ne­ment avec des inter­ro­ga­tions pré­cises :
- Pour­quoi faire pas­ser une auto­route urbaine au-des­sus de l’Île de la Déri­va­tion, qui n’a jamais été ouverte à l’au­to­mo­bile indi­vi­duelle ?
- Ce pro­jet ne favo­ri­se­ra-t-il pas la voi­ture en lieu et place des trans­ports en com­mun ?
- Quel serait l’im­pact sur les pro­jets en cours comme le tram vers Cer­gy et  le port d’A­chères PSMO ?
- Ce pro­jet A104 bis aura-t-il des réper­cus­sions sur  la capa­ci­té rou­tière dans les com­munes limi­trophes du Val-d’Oise ?
- Quels sont l’in­té­rêt et la per­ti­nence de ce pro­jet, conçu il y a 30 ans quand l’en­jeu cli­ma­tique n’é­tait pas dans  l’ac­tua­li­té poli­tique et éco­no­mique ?

« Modifier le rapport de forces »

Jus­te­ment, Mme Ghis­laine Senée, séna­trice des Yve­lines, a favo­ra­ble­ment accueilli ces alliés poli­tiques car « il faut modi­fier le rap­port de forces ». Selon son ana­lyse, des pro­jets aban­don­nés comme le cir­cuit de For­mule 1 et l’ex­ten­sion de l’ex­ploi­ta­tions de Cal­cia dans le Vexin ont démon­tré l’ef­fi­ca­ci­té de la méthode uti­li­sée actuel­le­ment : le monde asso­cia­tif orga­nise, impulse, conteste sur le plan éco­lo­gique, éco­no­mique et poli­tique et puis, pro­gres­si­ve­ment, des habi­tants et des élus (de tous bords) s’ac­crochent à la loco­mo­tive de la contes­ta­tion. La suite est à pré­voir : l’a­ban­don en rase cam­pagne de ce pro­jet, néfaste et aber­rant, dont le coût est astro­no­mique.  Alors pour la séna­trice des Yve­lines, « si les élus du Val d’Oise s’y mettent et se joignent au bloc du NON, une fin heu­reuse est pos­sible ».

Enfin, il faut être en capa­ci­té de pro­po­ser des alter­na­tives au pro­jet « dépas­sé » par les enjeux de l’é­co­lo­gie et du chan­ge­ment cli­ma­tique. M. le dépu­té Taché a bien sou­li­gné la néces­si­té de mettre une vraie cohé­rence entre l’a­mé­na­ge­ment futur de ce ter­ri­toire du nord des Yve­lines et les objec­tifs éco­lo­giques et éco­no­miques.

Pho­to-repor­tage

Notes

1. Le Pont d’A­chères- pro­jet de Liai­son A 104 bis : une oppo­si­tion s’af­firme : https://www.journal-deux-rives.com/projet-de-la104-bis-une-opposition-qui-saffirme/?hilite=104+bis

2 . L’as­so­cia­tion CO.P.R.A 184 et l’as­so­cia­tion « Non au Pont d’A­chères ».

Pour en savoir plus : voir les dos­siers du J2R : dont Après une mani­fes­ta­tion impor­tante, l’association “Non au Pont d’Achères” com­mu­nique sur le pro­jet A104 bis

 

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