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Retour sur les actions menées contre le projet d’une 2x2 voies entre Achères et Carrières-sous-Poissy

par | 19 jan­vier 2023 | Achères, Car­rières-sous-Pois­sy, Chan­te­loup-les-Vignes, Com­mu­ni­qués, Conflans-Sainte-Hono­rine, Envi­ron­ne­ment

@ Sté­pha­nie de For­tis ‑stephaniedefortis.com

Le 13 et le 15 jan­vier 2023, plu­sieurs asso­cia­tions se sont mobi­li­sées contre le pro­jet d’une route à 4 voies du dépar­te­ment des Yve­lines, dont l’association « Non au Pont d’Achères », à tra­vers une réunion publique et une mani­fes­ta­tion. Ces asso­cia­tions sont : ADIV Envi­ron­ne­ment, Bien Vivre à Ver­nouillet, CO.P.R.A 184, Non au Pont d’Achères, Rives de Seine Nature Envi­ron­ne­ment, Sequa­na Col­lec­tif Citoyen et Triel Envi­ron­ne­ment.
Ensemble, elles ont fait le point de ce wee­kend de mobi­li­sa­tion dans un com­mu­ni­qué du 18 jan­vier 2023.

Retour sur les événements de la semaine dernière

Réunion publique du 13 jan­vier 2023 à Achères

62 per­sonnes se sont retrou­vées à Achères ven­dre­di soir pour une réunion d’information. La des­crip­tion du pro­jet a sus­ci­té de nom­breuses ques­tions rela­tives à ses impacts, à son ins­crip­tion dans les poli­tiques d’aménagement du ter­ri­toire et à son finan­ce­ment.

Mani­fes­ta­tion du 15 jan­vier 2023 à Achères

Près de 200 per­sonnes, dont plu­sieurs élus locaux (dont Mme Ghis­laine Senée et Mme Diey­na­ba Diop, conseillères régio­nales d’Île-de-France d’opposition Grou­pe­Gauche), ont défi­lé à Achères dimanche pour dénon­cer un « pro­jet inutile et coû­teux  », un « pro­jet d’une autre époque », un pro­jet qui aura d’importants impacts sur la qua­li­té de l’air et de l’eau ou sur la bio­di­ver­si­té et qui se place en totale inco­hé­rence avec les poli­tiques publiques de lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique et de déve­lop­pe­ment des mobi­li­tés douces, selon les orga­ni­sa­teurs et les asso­cia­tions.

Enquête publique envi­ron­ne­men­tale, qui a été lan­cée depuis décembre 2022 et qui prend fin le 20 jan­vier 2023

Les asso­cia­tions de pro­tec­tion de l’environnement invitent tous les habi­tants de Triel-sur-Seine, Chan­te­loup-les-Vignes, André­sy, Car­rières-sous-Pois­sy, Pois­sy, Achères, Conflans-Sainte-Hono­rine, à don­ner leur avis en répon­dant à l’enquête publique.

Les raisons de la mobilisation

Les asso­cia­tions rap­pellent éga­le­ment les rai­sons de la mobi­li­sa­tion, qui sont des coûts et des impacts « exces­sifs et tota­le­ment dis­pro­por­tion­nés » par rap­port au besoin, des enjeux glo­baux abso­lu­ment pas consi­dé­rés. Ce qui donne pour eux une équa­tion très défa­vo­rable.

Extrait du communiqué 

Aucun besoin

Le pro­jet a été pen­sé au départ pour poten­tiel­le­ment amé­lio­rer le réseau rou­tier local. Or, l’étude menée par le dépar­te­ment fait état d’une sta­bi­li­té du tra­fic depuis plu­sieurs années, et qu’avec ce pro­jet, le tra­fic rou­tier dans notre sec­teur géo­gra­phique (y com­pris la ville de Pois­sy notam­ment) aug­men­te­rait de 40 000 véhi­cules par jour, comme l’explique Antho­ny Effroy, Pré­sident de Rives de Seine Nature Envi­ron­ne­ment :
« Les élus de ces com­munes voient en ce tron­çon rou­tier l’occasion de réduire le tra­fic sur leur ter­ri­toire, mais ils font fausse route. Contrai­re­ment à ce qu’affirment le Dépar­te­ment, ce pont n’améliorera pas la cir­cu­la­tion, mais sera en réa­li­té un aspi­ra­teur à voi­tures qui vien­dra satu­rer tout le réseau rou­tier du sec­teur, car cela va créer un TRAFIC INDUIT, comme l’ont démon­tré de mul­tiples orga­nismes scien­ti­fiques, tels l’ADEME, le CEREMA et l’Autorité envi­ron­ne­men­tale. Cela est prou­vé, depuis de nom­breuses années. C’est le « Para­doxe de Braess » »

On peut aus­si consta­ter que le déve­lop­pe­ment du télé­tra­vail a glo­ba­le­ment entrai­né une dimi­nu­tion des bou­chons aux heures de pointe dans le sec­teur.
En d’autres termes, le pro­jet ne répond à aucun besoin et engendre même une aug­men­ta­tion du tra­fic dans la zone cou­vrant Conflans, Pois­sy et jusqu’à Chan­te­loup.
Cette totale absence de besoin est confor­tée par le chan­ge­ment qui s’opère aujourd’hui de com­pré­hen­sion des enjeux de mobi­li­té, de déve­lop­pe­ment des trans­ports en com­mun (tram­way de Saint Ger­main / Pois­sy) et des mobi­li­tés douces (pas­se­relle à Pois­sy) et d’aménagement intel­li­gent des ter­ri­toires s’inscrivant dans les objec­tifs natio­naux de baisse des pol­lu­tions et de lutte contre l’effet de serre.

Un pro­jet inutile, qui ne tient pas compte des pro­fonds chan­ge­ments en matière de trans­port et de mobi­li­té, déjà obser­vés et qui se pour­sui­vront dans les pro­chaines années, comme le dit Denis Millet, pré­sident de l’association Non au Pont d’Achères :
« cette prise de conscience ne semble pas avoir opé­ré chez les élus du Conseil dépar­te­men­tal, qui en pour­sui­vant cette poli­tique du «  tout rou­tier » montrent leur inca­pa­ci­té à appré­hen­der les enjeux de notre socié­té et les réels besoins de notre ter­ri­toire. »

Un coût exor­bi­tant

Le pro­jet a été chif­fré en 2012 à 120 mil­lions d’euros. Depuis, le coût des tra­vaux a glo­ba­le­ment aug­men­té, celui des maté­riaux a réel­le­ment flam­bé. On peut aujourd’hui logi­que­ment esti­mer le coût du pro­jet à 200 mil­lions d’euros, alors même que les impôts des fran­ci­liens ont déjà for­te­ment aug­men­té et que les finan­ce­ments de pro­jets durables manquent aux col­lec­ti­vi­tés.
Il semble impé­ra­tif voire urgent d’orienter cet impor­tant bud­get vers des pro­jets ser­vant les objec­tifs ambi­tieux de la France en matière de pro­tec­tion de la bio­di­ver­si­té (Stra­té­gie Natio­nale Bio­di­ver­si­té 2030), d’amélioration de la qua­li­té de l’air (Plan natio­nal de Réduc­tion des Émis­sions de Pol­luants Atmo­sphé­riques pour la période 2022 – 2025) ou de lutte contre le chan­ge­ment cli­ma­tique (Stra­té­gie Natio­nale Bas Car­bone).

➔ Un pro­jet coû­teux, dont le finan­ce­ment pour­rait être dédié à des solu­tions d’aménagement durable du ter­ri­toire

Des impacts majeurs

Les impacts du pro­jet sur l’environnement sont mul­tiples :
- Bruit, par l’augmentation du tra­fic rou­tier
- Effet de serre, par l’augmentation du tra­fic rou­tier, res­pon­sable de 29% des émis­sion de gaz à effet de serre source*
- Atteinte à la bio­di­ver­si­té, par l’artificialisation des sols, la pol­lu­tion des milieux, la modi­fi­ca­tion des habi­tats
- Pol­lu­tion de l’air, par l’augmentation du tra­fic rou­tier, res­pon­sable notam­ment de 54% des émis­sions d’oxydes d’azote*
- Pol­lu­tion de l’eau : pol­lu­tion dif­fuse issue des émis­sions du trans­port rou­tier
- Obs­tacle au cours d’eau, par la construc­tion des piles du pont et par les amé­na­ge­ments des berges modi­fiant l’acceptation des crues par la Seine, et mise en dan­ger des per­sonnes par la mise en place de murs anti-bruits qui feront obs­tacle à l’écoulement de l’eau en cas de crue
- Arti­fi­cia­li­sa­tion des sols, par la construc­tion de la route.

➔ Un pro­jet aux impacts envi­ron­ne­men­taux exces­si­ve­ment impor­tants

Le contre-cou­rant des enjeux actuels

Tous les textes légis­la­tifs et régle­men­taires, plans d’action, pro­grammes d’orientation, por­tés tant à l’échelle fran­çaise qu’européenne, n’ont qu’un objec­tif : lut­ter contre le chan­ge­ment cli­ma­tique, les pol­lu­tions et la perte de la bio­di­ver­si­té par des amé­na­ge­ments intel­li­gents, l’optimisation du réseau exis­tant et le déve­lop­pe­ment de solu­tions de mobi­li­tés douces et de trans­ports alter­na­tifs à la route.
Le pro­jet s’inscrit donc pré­ci­sé­ment à contre-cou­rant de ces poli­tiques publiques : il semble que le dépar­te­ment des Yve­lines n’ait aucune volon­té de décli­ner les orien­ta­tions du gou­ver­ne­ment à l’échelle local, alors même que les réponses aux enga­ge­ments de la France et de l’Europe se trouvent dans les solu­tions mises en œuvre dans les ter­ri­toires.

➔ Un pro­jet d’une autre époque qui ne tient aucu­ne­ment compte des nou­veaux enjeux de notre socié­té et des réels besoins de notre ter­ri­toire

Les Asso­cia­tions appellent tous les citoyens des com­munes d’Achères, Pois­sy, André­sy, Car­rières-sous-Pois­sy, Chan­te­loup-les-Vignes, Triel-sur-Seine et de Conflans Sainte Hono­rine à se mobi­li­ser contre ce pro­jet contraire aux besoins des habi­tants et du ter­ri­toire, néfaste à la san­té et à l’environnement, et par­ti­ci­pant au dérè­gle­ment cli­ma­tique.

* : Cite­pa – rap­port Sec­ten 2022

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