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Projet de liaison A104 bis : encore une manifestation contre ce projet obsolète !

par | 6 mars 2024 | Achères, André­sy, Car­rières-sous-Pois­sy, gpseo, Poli­tique

Le cor­tège de mani­fes­tants s’est lan­cé depuis l’Île de la Déri­va­tion à Car­rières-sous-Pois­sy. (J2R)

Le 3 mars 2024 à Car­rières-sous-Pois­sy, envi­ron 600 per­sonnes ont mani­fes­té leur hos­ti­li­té contre un pro­jet dépas­sé, coû­teux et obso­lète. Des élus du Val-d’Oise ont rejoint le bloc du non à ce pro­jet, com­pre­nant les habi­tants de la Boucle de Triel et de la Confluence. Le com­bat se dur­cit sur le plan poli­tique et juri­dique.

Sous un ciel cou­vert et une météo clé­mente, des mani­fes­tants sont venus de toutes les com­munes concer­nées par ce pro­jet du Pont d’A­chères, connu comme la « liai­son A 104 bis » par ses détrac­teurs. Ces habi­tants ont com­men­cé à conver­ger à l’en­trée de l’Île de la Déri­va­tion à Car­rières-sous-Pois­sy vers 11 h, le 3 mars. Beau­coup d’en­thou­siasme et de déter­mi­na­tion s’é­taient affi­chés dans les visages de ceux et celles  qui ont bra­vé le froid de cette fin d’hi­ver 2024. Au départ, ils étaient envi­ron 350 mais plu­sieurs habi­tants ont rejoint le cor­tège vers l’en­trée de la Plaine de Triel, c’est à dire sur le site où la liai­son A 104 bis devrait arri­ver. Au moment des prises de parole sur la plaine, près d’un cam­pe­ment de gens du voyage, 600 per­sonnes ont été dénom­brées. Il était clair que les mani­fes­tants étaient là, déter­mi­nés à mon­trer leur désac­cord avec le choix poli­tique de M. Bédier consis­tant à construire un pont reliant Achères et la Boucle de Triel.

Projet destructeur de la Nature et du bien être des habitants

Quant aux enjeux, Mme Chris­tiane Para­vy a rele­vé que ce pro­jet de liai­son A 104 bis était un pro­jet struc­tu­rant de 2 x 2 voies, ayant un coût de 200 mil­lions d’eu­ros, « inutile, éco­cide et dévas­ta­teur ». Elle affirme qu’en réa­li­té ce serait une liai­son entre l’A13 et l’A15. Cette auto­route urbaine « pas­se­rait » à côté d’ha­bi­ta­tions, de lieux de sport et de loi­sirs ; elle crée­rait des nui­sances sonores et une pol­lu­tion de l’air : plus de 9000 enfants seraient affec­tés dans 32 écoles. En outre, ce serait la des­truc­tion du pou­mon vert de la plaine et de sa bio­di­ver­si­té. C’est éga­le­ment du délire, selon cer­tains mani­fes­tants.  Mme la séna­trice Ghis­laine Senée a sou­li­gné que « le coût de la main­te­nance [de ce pont] repré­sen­te­rait entre 10 mil­lions et 30 mil­lions, tous les dix ans ».

Lors de la prise de parole, sur la plaine, un des repré­sen­tants du col­lec­tif « Les Natu­ra­listes des terres » a dénon­cé la des­truc­tion de la nature : l’im­pé­ria­lisme de la ren­ta­bi­li­té, basé sur les notions de l’at­trac­ti­vi­té de la concur­rence des ter­ri­toires, conduit à la « sur­ex­ploi­ta­tion de la nature, voire à la des­truc­tion de l’Homme » ; ce type de pro­jet « per­pé­tue le sys­tème actuel et ne pro­pose pas d’in­flé­chir la tra­jec­toire. » Dans une prise de parole vibrante, Made­leine, habi­tante de la Plaine, issue de la com­mu­nau­té des gens du voyage,  a deman­dé « qu’on les laisse tran­quilles ! ».

Le combat politique et juridique continue

Après ces paroles sur la plaine, le nombre de mani­fes­tants a atteint envi­ron 600 per­sonnes. Le cor­tège est, ensuite, retour­né vers le point de départ, à l’Île de la Déri­va­tion où des élus ont pris la parole pour démon­trer que le com­bat, à la fois poli­tique et juri­dique, conti­nue. Mme Ghis­laine Senée, séna­trice des Yve­lines, a deman­dé que l’on cesse des dépenses dans des pro­jets inutiles et dis­pen­dieux, qui géné­re­raient d’autres dépenses de la main­te­nance à moyen et long termes : « Ni l’E­tat, ni le dépar­te­ment des Yve­lines ont des moyens… les habi­tants non plus ». Pour elle, il est temps d’al­louer, dans le temps qui court, cette somme astro­no­mique (200 mil­lions d’eu­ros) dans le fonc­tion­ne­ment des col­lèges qui sont vétustes et néces­sitent un plan Mar­shall.  Mme Senée a ajou­té : « Nous ne vou­lons pas payer demain pour un sys­tème qui avait été conçu par une vision du ter­ri­toire qui n’est plus per­ti­nente ». A A son tour, Mme Diey­na­ba Diop, conseillère régio­nale de l’Île-de-France, a  inter­pel­lé Mme Valé­rie Pécresse, pré­si­dente de la région ; celle-ci par­ti­cipe avec 35 mil­lions au mon­tage finan­cier de ce pro­jet, « qui va à l’en­contre du sens de l’His­toire ! »

Sur le plan juri­dique, deux élus du Val-d’Oise de poids, membres de la Com­mu­nau­té d’ag­glo­mé­ra­tion de Cer­gy-Pon­toise (CACP), ont rele­vé que l’é­tude d’im­pact est « obso­lète » car elle date de 2009 et n’in­clut pas l’im­pact sur la CACP. Son assem­blée déli­bé­rante a pris une motion, exi­geant une étude d’im­pact digne de ce nom. M. Eric Nicol­let, vice-pré­sident de la CACP, « n’est pas d’ac­cord sur la forme et émet des doutes sur le bien-fon­dé de ce pro­jet ».

En conclu­sion, le bloc du NON à ce pro­jet de liai­son A104 bis sort ren­for­cé par le nombre de mani­fes­tants et l’ad­di­tion des élus val­doi­siens, mais il faut aug­men­ter la pres­sion popu­laire car le dépar­te­ment reste sourd à des reven­di­ca­tions pour arrê­ter le pro­jet, mal­gré les trois mani­fes­ta­tions impor­tantes depuis 2023. Selon la séna­trice Ghis­laine Senée, « il faut conti­nuer la pres­sion auprès des élus muni­ci­paux ». Fina­le­ment, la pres­sion popu­laire et les obs­tacles juri­diques du dépar­te­ment ain­si que la crise bud­gé­taire, en rai­son de la baisse des muta­tions immo­bi­lières, devraient aus­si peser dans la balance, sur la déci­sion d’ar­rê­ter ou de conti­nuer ce pro­jet contes­té par un bloc gran­dis­sant depuis 2023.

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