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Guerre et démocratie

par | 17 mars 2024 | Poli­tique

Emma­nuel Macron, le pré­sident va-t-en guerre ou non ? (DR)

Le débat pour plus ou moins d’in­ter­ven­tion­nisme fait rage dans le pay­sage poli­tique interne et externe. Guerre et démo­cra­tie, voi­là un binôme pour un posi­tion­ne­ment éclai­rant.

 En dépit des cri­tiques venant aus­si bien des Etats-Unis que de ses par­te­naires euro­péens, Emma­nuel Macron per­siste à sug­gé­rer une inter­ven­tion directe en  Ukraine. Il semble fas­ci­né par la guerre. Il semble vou­loir y entrai­ner cer­tains des Etats euro­péens, se posi­tion­nant ain­si comme chef d’un petit axe du bien.

Lais­sons de côté la psy­cho­lo­gie agres­sive du pré­sident fran­çais. Inté­res­sons-nous plu­tôt à ce que cela révèle du fonc­tion­ne­ment de nos ins­ti­tu­tions. Voi­la plu­sieurs années que les pré­si­dents suc­ces­sifs engagent la France dans des aven­tures mili­taires qui, à tout le moins, méri­taient un débat public.  

L’article 35 de la Consti­tu­tion sti­pule que « La décla­ra­tion de guerre est auto­ri­sée par le Par­le­ment ». Aujourd’hui, le pro­blème est qu’on ne déclare plus la guerre : on passe à l’acte en déci­dant une Opex (opé­ra­tion exté­rieure) sur laquelle le par­le­ment ne se pro­nonce qu’au bout de 3 mois. Il serait donc temps de consta­ter qu’aussi bien lors de l’intervention en Lybie qu’à la veille d’un enga­ge­ment en Syrie ‑qui n’a fina­le­ment pas eu lieu vu les déci­sions américaines‑, le Par­le­ment n’a joué stric­te­ment aucun rôle, en tous cas pour l’engagement ini­tial. L’intervention en Libye, pour sa part, est l’exemple de l’échec de ces aven­tures mili­taires orga­ni­sées en petits comi­tés, le par­le­ment n’ayant eu droit à être consul­té qu’au bout de 4 mois.

La nou­veau­té dans les ambi­tions guer­rières de Macron est qu’elles se situent en Europe et face à une puis­sance nucléaire alors même, d’ailleurs, que les Etats-Unis, pilier de l’Otan, marquent leur réti­cence. « C’est notre guerre ou c’est pas notre guerre », déclame Macron en boucle. Notons le « nous ». Car si le col­lec­tif est à l’ordre du jour, il appa­rait néces­saire, à l’évidence, que le débat ait lieu au sein du peuple Fran­çais qui est jus­te­ment le « nous ». Or, à part une ava­lanche de tweets et d’éditoriaux lar­ge­ment orien­tés, per­sonne ne sait ce que pense le « nous ».

La pen­sée de la pré­si­dence et du gou­ver­ne­ment n’est pas plus claire. Face à ce qu’il faut bien appe­ler un tour­nant his­to­rique, la France, engluée dans des dis­cours contra­dic­toires sur la sou­ve­rai­ne­té, fait sem­blant d’exister encore sur la scène inter­na­tio­nale. Y a‑t-il encore une diplo­ma­tie fran­çaise ? On peut vrai­ment en dou­ter. Les posi­tions bien incer­taines d’Emmanuel Macron s’inscrivent, de toute évi­dence, dans le cadre d’une crise poli­tique. En quoi cela faci­lite-t-il l’expression des citoyens ?

Aujourd’hui, tous les pro­blèmes s’entremêlent : la ques­tion des ins­ti­tu­tions, la crise poli­tique, la démo­cra­tie. L’expression soli­taire et guer­rière ne sau­rait répondre à un pareil défi.

Texte d’An­dré Bel­lon

Voir https://www.pouruneconstituante.fr/spip.php?article2229

 

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