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Vue à la fenêtre
à Chanteloup-les-Vignes

par | 24 mai 2020 | Chan­te­loup-les-Vignes, Culture

La Com­pa­gnie des Contraires veut atteindre toutes les fenêtres du quar­tier de la Noë à Chan­te­loup-les-Vignes pen­dant le connfinement.(DR)

La Com­pa­gnie des Contraires a tou­jours été fidèle aux habi­tants de la ville de Chan­te­loup-les-Vignes. En cette période de confi­ne­ment, c’est donc un grand plai­sir pour son équipe de se dépla­cer sous les fenêtres des habi­tants pour leur sou­hai­ter une belle jour­née avec de l’art cir­cas­sien.

Une nou­velle com­pli­ci­té se met en place. Cet amour sans limites que la Com­pa­gnie des Contraires a tou­jours mani­fes­té aux enfants chan­te­lou­vais est pré­sent, comme les fleurs du prin­temps reve­nues pour nous dire com­bien la nature nous aime.

Comme le temps n’existe plus et que nous ne sommes plus obli­gés de cou­rir der­rière ou de voir le temps cou­rir der­rière nous, les gens peuvent enfin se pen­cher aux fenêtres pour admi­rer inlas­sa­ble­ment les jeux des artistes heu­reux d’observer les enfants qui les regardent.

Par­fois, il y a des familles entières : ils sont trois, quatre enfants, le père, la mère, la grand-mère, tous avec le visage col­lé à la fenêtre ou écra­sé contre les grandes baies vitrées comme s’ils étaient dans des aqua­riums.

Quand la com­pa­gnie arrive, c’est vrai­ment un moment impor­tant pour eux et pour elle : un bol d’art créa­tif qui change la rou­tine de la jour­née. L’ac­tion Par la fenêtre nour­rit l’imaginaire des habi­tants et favo­rise un nou­veau dia­logue avec les familles confi­nées pour appor­ter autre chose que les émis­sions de TV. C’est une paren­thèse dans le confi­ne­ment, comme si une mémoire com­mune venait s’installer au sein de la famille.

Ces habi­tants qui crient, tapent des mains, chantent, appellent les artistes, applau­dissent, montrent que le lien est là ; le lien social c’est cela, aller vers les autres, avant tout être sur le ter­rain, conqué­rir le ter­ri­toire avec eux et appor­ter ces petits bouts de bon­heur, ces gouttes d’eau qui feront ger­mer de belles plantes.

La mai­son mère de la Com­pa­gnie des Contraires a tou­jours été la rue. C’est aus­si la pas­sion de sa fon­da­trice et direc­trice artis­tique, Neu­sa Tho­ma­si, bré­si­lienne, qui a com­men­cé son tra­vail dans les zones péri­phé­riques de son pays à l’âge de 18 ans. Sa pas­sion ne l’a jamais quit­tée : ce qu’elle aime c’est le bras­sage, l’humanité, les gens tout court. Peu importe leur cou­leur, leur natio­na­li­té, leur croyance, leur poids ; avant tout, elle aime être là, au moment pré­sent face à quelqu’un, dis­cu­ter, regar­der, sou­rire, et appor­ter ses gestes pleins d’amour et de bien­veillance qui l’habitent depuis tou­jours.

Cette action Par la fenêtre fait redé­cou­vrir Chan­te­loup-les-Vignes. Le renou­vel­le­ment urbain pen­dant le prin­temps a deux par­ti­cu­la­ri­tés, le silence et les places vides de monde. C’est une toute autre ville. Les pâque­rettes enva­hissent les pelouses, elles sont heu­reuses cette année, car l’espace vert n’est pas venu leur gri­gno­ter les pétales. Les oiseaux chantent par­tout, les arbres sont en fleurs, la ville est verte. Un vrai plai­sir. À vrai dire, Chan­te­loup-les-Vignes est une belle ville !

Le lan­ce­ment de l’action Par la fenê­tri cor­res­pond à la Jour­née de la Rue Confi­ne­ment. Sa direc­trice artis­tique, Neu­sa Tho­ma­si, a mis en place à dis­tance une série de numé­ros de cirque joués par des artistes renom­més qui seront pré­sen­tés en bas de immeubles de la ville de Chan­te­loup-les-Vignes.

La petite troupe d’artistes est com­po­sée de deux à trois artistes sou­vent confi­nés ensemble ou des couples d’artistes. Ils apportent au quo­ti­dien aux enfants et aux habi­tants de la cité de la Noé un moment magique afin de conser­ver le lien de confiance et déve­lop­per la culture pour tous pen­dant la période de confi­ne­ment.

À ces fins, la direc­trice artis­tique a pris toutes les mesures néces­saires pour le confi­ne­ment.

Le cir­cuit des pré­sen­ta­tions de l’action Par la fenêtre sera affi­ché, quo­ti­dien­ne­ment, sur la page Face­book et le site Inter­net de la Com­pa­gnie des Contraires.

La com­pa­gnie compte tou­cher l’ensemble de la popu­la­tion de la cité de la Noé avant le 11 mai.

Dans des périodes de crise comme celle que nous vivons, un artiste enga­gé doit vrai­ment por­ter un souffle d’invention. Il doit sans cesse se deman­der com­ment inven­ter le nou­veau, com­ment inven­ter le len­de­main, un futur qui n’existait pas hier. Il doit trou­ver la faille dans l’impossible, il doit être prêt à agir et à aller de l’avant.

Il serait vrai­ment dom­mage qu’après cette crise, la socié­té et les poli­tiques aient envie de recon­duire le monde tel qu’il était aupa­ra­vant, ce qui semble impos­sible à cette heure. Les artistes enga­gés doivent essayer de trou­ver une nou­velle façon de pen­ser ; c’est avec leur force que nous pour­rons inven­ter un nou­veau monde. Ce sera pos­sible si les poli­tiques et le gou­ver­ne­ment acceptent de com­prendre la pen­sée des artistes.

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