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A Triel, des manifestants contre un projet personnel de Cédric Aoun, néfaste pour la Nature

par | 29 jan­vier 2024 | Envi­ron­ne­ment, Poli­tique, Triel-sur-Seine

Après une marche d’en­vi­ron 2 km, les mani­fes­tants ont exi­gé, du maire Cédric Aoun, plus de trans­pa­rence et de concer­ta­tion. (J2R)

Seul contre tous : voi­là la situa­tion actuelle du maire de Triel-sur-Seine. Envi­ron 150 per­sonnes se sont dépla­cées, le 28 jan­vier, pour défendre la forêt de l’Hau­til d’une ten­ta­tive d’a­mé­na­ge­ment « pas du tout concer­tée et chère au contri­buable ». Devant la mai­rie, le maire Cédric Aoun est venu ten­ter d’ex­pli­quer sa méthode et sa vision du pro­jet. « Pas convain­cant ! », selon le pré­sident de l’as­so­cia­tion BVH, Lio­nel Fré­ja­ville.

A Triel-sur-Seine, une épine peut sur­gir à chaque man­da­ture. Cédric Aoun n’é­chappe pas à cette règle,  ren­con­trant une forte oppo­si­tion à son pro­jet d’ou­ver­ture d’un che­min bali­sé, dans la forêt de l’Hau­til, pour des usages divers et variés comme le vélo et l’ac­cès des pom­piers. Cette liai­son uti­li­se­rait le che­min des Picardes pour arri­ver à la RD 22. En  vou­lant aller vite pour mon­ter un pro­jet qui ne figu­rait pas dans son pro­gramme de 2020, le maire a expé­dié les pro­cé­dures et les tra­cas admi­nis­tra­tifs.

Au fond, il sai­sit tout pour « le bien de Triel » et sait « la marche à suivre pour le bien de tous les Triel­lois ». Résul­tat  : 467 arbres cou­pés, sans aucune concer­ta­tion avec les Triel­lois ni avec la puis­sante asso­cia­tion Bien Vivre à l’Hau­til. Celle-ci a orga­ni­sé une marche « contre un pro­jet opaque d’ar­ti­fi­cia­li­sa­tion des­truc­tive, fluc­tuant, jamais concer­té » avec la popu­la­tion. La marche a béné­fi­cié de l’ap­pui de plu­sieurs orga­ni­sa­tions éco­lo­gistes et citoyennes : ADIV Envi­ron­ne­ment, Bien Vivre à Ver­nouillet, Les Eco­li­bris-Rive Gauche, Triel Envi­ron­ne­ment, Un Vélo Qui Roule, France Nature Envi­ron­ne­ment Île-de-France. Côté poli­tique, Mme Ghis­laine Senée, séna­trice des Yve­lines, et plu­sieurs conseillers muni­ci­paux triel­lois, dont des « anciens piliers » du maire, y étaient.

Certes, on pour­rait rela­ti­vi­ser comme le fait un inter­naute sur les réseaux sociaux : « Côté Triel rien du tout à part des arbres morts, des épaves et autres dépôts d’or­dure. Le fait est que la forêt n’a pas été mise en valeur ni même entre­te­nue depuis des décen­nies. Il est en effet tou­jours plus facile de ne rien faire en se cachant der­rière des motifs fal­la­cieux. [Ce sont] des mino­ri­tés qui hys­té­risent le débat public. » Il est pos­sible, éga­le­ment, de pinailler comme le fait une irré­duc­tible adjointe au maire, Fran­çoise Poir­rier : « Concer­nant la marche de ce matin, les chiffres sont 131 per­sonnes dont beau­coup d’op­po­sants poli­tiques et de non-Triel­lois. Peu d’in­té­rêt de la part des Triel­lois et beau­coup de men­songes ou d’er­reurs sur ce pro­jet. »

Tou­te­fois, des faits sont indé­niables :
- 467 arbres ont été cou­pés sans aucune concer­ta­tion avec les Triel­lois, dans l’une des forêts qui sont le pou­mon de l’Île-de-France ;
- Une cer­taine opa­ci­té est la marque de fabrique de la méthode du maire car il veut aller vite pour sai­sir diverses oppor­tu­ni­tés de sub­ven­tions pour la ville ;
- Le coût du pro­jet est esti­mé à envi­ron un mil­lion d’eu­ros dont 70 % seraient sub­ven­tion­nés selon Cédric Aoun ;
- Le maire ne par­tage pas faci­le­ment les études et les exper­tises avec les conseillers muni­ci­paux et les asso­cia­tions inté­res­sées ou volon­taires pour œuvrer pour l’in­té­rêt géné­ral de Triel et de ses envi­rons.

Ain­si trans­pa­raît sa rai­son d’être : « Triel, c’est lui ».  Par consé­quent, il n’a rien à faire des opi­nions des simples citoyens, qui osent être cri­tiques ou en désac­cord avec sa méthode ou sa vision du ter­ri­toire ! Cepen­dant, la démo­cra­tie requiert un cer­tain consen­te­ment pour mettre en œuvre des  pro­jets sym­bo­liques et struc­tu­rants. Comme il n’y a pas de concer­ta­tion, la colère s’ex­prime !

De la prise de parole publique devant la mai­rie, deux élé­ments res­sortent pour faire avan­cer le débat : le maire s’est enga­gé à ne pas uti­li­ser de bitume ;  dans la forêt de l’Hau­til, le che­min des Picardes  ne sera pas éclai­ré avec la lumière arti­fi­cielle. Le maire a décla­ré avoir pris note des « opi­nions » des récal­ci­trants. Ensuite, il a déve­lop­pé ses argu­men­taires : ce sont les exper­tises sur les arbres, affec­tés par la mala­die de l’encre, qui l’ont conduit à les faire abattre ; il veut prendre l’op­por­tu­ni­té de béné­fi­cier de sub­ven­tions. En sou­li­gnant la néces­si­té de l’ac­cès par les pom­piers en cas d’in­cen­die, il a noté la néces­si­té d’ou­vrir la forêt conve­na­ble­ment.

Tou­te­fois, le maire n’a pas convain­cu ni ras­su­ré les mani­fes­tants : la bio­di­ver­si­té est en dan­ger ; le sol est fra­gile en rai­son de fon­tis ; l’im­per­méa­bi­li­sa­tion empi­re­ra l’é­tat de la forêt de l’Hau­til ; l’é­clai­rage lumi­neux détrui­ra la faune locale ; le mon­tant de la sub­ven­tion ne veut rien dire car elle pro­vient d’une même poche, celle des contri­buables fran­çais. De plus, ce pro­jet pour­rait être fait au détri­ment d’autres pro­jets de pistes cyclables néces­saires, selon l’as­so­cia­tion Le vélo qui roule.

Le pré­sident du Bien Vivre à l’Hau­til, Lio­nel Fré­ja­ville, a conclu que la forêt est fra­gile et sau­vage et qu’il faut la lais­ser tran­quille : « Ce pro­jet n’est pas pour l’en­vi­ron­ne­ment ; il est au contraire contre la Nature. » Des quo­li­bets ont été échan­gés, sans inté­rêt pour faire avan­cer le débat public, mais l’es­sen­tiel est que les mani­fes­tants ont deman­dé de la concer­ta­tion citoyenne et de la trans­pa­rence dans la ges­tion muni­ci­pale.

En conclu­sion, en tant que maire, Cédric Aoun s’est trou­vé seul devant 150 per­sonnes. Un Triel­lois, qui avait voté pour la liste « Triel, C’est Vous », s’est inter­ro­gé : « Ils sont où les autres membres de l’é­quipe ? » Bonne ques­tion !

 

 

https://youtu.be/CUbvyTwteR8?si=IuHO8e3BRBVYfzgL

 

 

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