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Municipales à Triel-sur-Seine : une campagne galop d’essai ?

par | 16 mars 2020 | Poli­tique, Triel-sur-Seine

Début du dépouille­ment au bureau 6 de Triel-sur-Seine. (J2R)

La crise du Covid-19 n’a pas empêché les Triel­lois d’aller vot­er. A l’issue, la liste de Cédric Aoun a une belle longueur d’avance. Elle sur­prend ceux qui ne voulaient pas voir et a de bonnes chances de gag­n­er la mairie main­tenant ou un peu plus tard, quand le cauchemar pren­dra fin. Une nou­velle généra­tion arrive. Une page se tourne à Triel ; en tout cas espérons-le.

Cédric Aoun ou la recette du succès 

Bluff, organ­i­sa­tion et effi­cac­ité. On peut voir dans sa vic­toire, encore une fois, l’application de l’adage “On n’at­trape pas les mouch­es avec du vinai­gre”. On devine chez Cédric Aoun un réel instinct poli­tique. Il a su tir­er prof­it mieux que les autres de l’état de délabre­ment de la munic­i­pal­ité. Bien que son pro­gramme ne soit pas aus­si pen­sé que ceux des autres listes can­di­dates au rem­place­ment, il a su net­te­ment mieux appli­quer les recettes du suc­cès : sécu­rité des per­son­nes et des biens — il y aura toute­fois à redire sur le fonc­tion­naire de police recruté pour sa liste — pro­jets de con­struc­tion tape à l’œil et surtout une équipe qu’il a pré­parée avec soin et à laque­lle il a cer­taine­ment insuf­flé l’en­vie de gag­n­er. À la veille du sec­ond tour qui n’aura peut-être pas lieu, ce nou­v­el entrant est en passe de faire la preuve qu’il n’y a pas de fatal­ité pour Triel : une nou­velle équipe toute neuve va prob­a­ble­ment s’installer à la mairie de Triel. Cepen­dant, elle va devoir se soumet­tre à l’épreuve des faits ; c’est, au fond, ce que vivent tous les nou­veaux. Elle saura, main­tenant ou un peu plus tard, négoci­er des alliances pour épais­sir sa base et un pro­gramme un peu attrape-tout qui, mal­gré tout, a su ral­li­er net­te­ment plus de Triel­lois que sa con­cur­rente à l’allure une peu trop bobo. En d’autres temps Amour Qui­joux avait su, lui aus­si, attir­er une base populaire.

La liste Kerig­nard, une liste dans l’auto-admiration

Il n’y aura pas d’autrement à Triel. Il fal­lait les voir lors de l’annonce des résul­tats comme en pow-wow autour d’une chef­taine frap­pée d’indécision, savourant un très bon résul­tat dont ils ne fer­ont prob­a­ble­ment rien car frap­pés d’incapacité à négoci­er : tout ça pour ça ! Au fond, les listes arrivées juste après n’auraient d’autre choix que de les soutenir sans autre retour que leur sym­pa­thie con­de­scen­dante. La morale de cette affaire est qu’il ne sert à rien d’être très intel­li­gent si cette qual­ité bride com­plète­ment la capac­ité à faire preuve d’une once de jugeote politique !

Arrivée en qua­trième posi­tion, après la liste con­duite par Jonas Mau­ry, la liste de Mar­tine Carti­er recueille moins de 10 %. À l’heure actuelle et pour­tant avec pas mal d’affinités pro­gram­ma­tiques avec Triel Autrement, aucun accord de sec­ond tour ne se pro­file. Cette liste avait certes quelques bons atouts mais man­quait quelque peu d’épaisseur struc­turelle com­pen­sée par beau­coup d’engagement et de bonnes volon­tés. La can­di­date a mon­tré une réelle capac­ité poli­tique, mais il y avait beau­coup de listes et les électeurs ont fait un choix dès le pre­mier tour.

Con­damna­tion sans appel de la ges­tion Mancel

Poirot, le can­cre au bon­net d’âne. Pathé­tique est le mot pour qual­i­fi­er l’aveuglement d’un chef de l’urbanisme, à la tête d’un bateau ivre, le cap­i­taine Man­cel en fond de cale ayant depuis longtemps renon­cé à tenir la barre. C’était vrai­ment téméraire de se lancer avec quelques grog­nards fidèles dans une cam­pagne per­due d’avance ; il aura donc bu la ciguë jusqu’à la lie, tel un Socrate mais ahuri, se croy­ant indis­pens­able, la chute est rude ! D’autres avaient misé sur un prov­i­den­tiel para­chuté : la liste Mau­ry s’est avérée une bouée de sec­ours sans avenir. Le bon­homme qui cherche tou­jours à se faire adou­ber par en-haut a appliqué une recette dépassée qui n’aura trompé per­son­ne à défaut d’ancrage local. La leçon est à méditer : il n’y a pas d’héritier, pas plus ici qu’ailleurs ! Fer­mez le ban !

Philippe Pail­let ou le com­bat de trop. Par­ti trop tard, chef de l’opposition munic­i­pale et six ans de rous­pé­tance. Le tau­reau triel­lois aura, à cette occa­sion, livré son dernier com­bat. Les voix rassem­blées par sa liste iront se répar­tir sur les qual­i­fiés du sec­ond tour ou se per­dre dans la nature.