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Mézy-sur-Seine : désastre écologique au parc de l’Orangerie

par | 7 novem­bre 2022 | Envi­ron­nement, Poli­tique

Mal­gré le dis­cours offi­cial, on con­tin­uer à réduire la sur­face naturelle pour con­stru­ire de loge­ments et ain­si ren­dant irre­versible la ten­dance actuelle. (DR)

Depuis quelques mois, un bras de fer s’in­stalle entre les riverains et les autorités com­pé­tentes qui ten­dent à laiss­er faire pour la con­struc­tion de 75 loge­ments à car­ac­tère social. Une pre­mière audi­ence au tri­bunal admin­is­tra­tive de Ver­sailles s’est ter­minée avec une défaite pour les riverains. Désor­mais, ils por­tent l’af­faire sur la place publique.

Con­stru­ire mais pas n’im­porte com­ment ! Et en évi­tant de détru­ire la nature et surtout les arbres. Voilà le principe défendu par des riverains qui se sont con­sti­tués en un col­lec­tif qui porte l’af­faire sur la place publique.

Un retour en arrière s’im­pose : le pro­jet est le résul­tat de la pres­sion fon­cière afin de con­stru­ire pour “sat­is­faire la demande” fran­cili­enne d’en­v­i­ron 75 000 loge­ments par an. En out­re, la loi ALUR (et les legs de la loi SRU) impose un cer­tain pour­cent­age (25 %) de loge­ments soci­aux à des com­munes de plus de 3 500 habi­tants. Des petites com­munes comme Mézy-sur-Seine sont les pre­mières impactées et font l’ob­jet d’une prospec­tion fon­cière mas­sive pour déter­min­er les lieux où l’on peut con­stru­ire pas cher (car le gise­ment fonci­er se raré­fie) et sans trop de con­tes­ta­tion de la part des riverains.

Pour ce pro­jet de Loge­ment Fran­cilien (groupe Loge­ment Français appar­tenant à la famille HLM française), un per­mis de con­stru­ire ini­tial a été délivré le 2 mai 2018, et puis mod­i­fié le 5 févri­er 2019. Le col­lec­tif de riverains, appuyé par une asso­ci­a­tion écologique JADE(1), a for­mé, le 20 juin 2019, un recours gra­cieux à l’encontre du per­mis ini­tial et mod­i­fi­catif. M. Fab­rice Zuc­carel­li, maire de Mézy-sur-Seine a rejeté ce recours gra­cieux le 15 juil­let 2019. Par la suite, le col­lec­tif s’est tourné à Ver­sailles pour con­tin­uer le com­bat. Le col­lec­tif a “for­mulé une requête d’annulation auprès du Tri­bunal Admin­is­tratif de Ver­sailles le 13 sep­tem­bre 2019. Cette requête a été rejeté pour tar­di­veté”. Autrement dit, l’as­so­ci­a­tion JADE dont le col­lec­tif a été déboutée.

Or, le cas de Mézy-sur-Seine illus­tre l’en­jeu à la fois écologique et économique (en rai­son de la pres­sion de la fil­ière loge­ment social). Un pro­jet immo­bili­er est en cours, com­por­tant un pro­gramme prévi­sion­nel de 75 loge­ments soci­aux, dont un per­mis de con­stru­ire a été délivré pour 26 loge­ments. Sur le ter­rain lim­itro­phe, 42 loge­ments sont pro­gram­més. Au total, ces deux pro­grammes de 117 loge­ments feraient sup­port­er à cette zone arborée et cœur de vil­lage une pres­sion écologique et envi­ron­nemen­tale “déraison­née”. En plus, ajoute-il le col­lec­tif de riverains, une cir­cu­la­tion inten­sive et des nui­sances de toutes sortes com­plète la scène de béton­nage mas­sif d’une com­mune pais­i­ble dans la rive droite de la Seine.

Evidém­ment, les pro­mo­teurs et autorités com­pé­tentes alig­nent les mêmes argu­ments : besoin de con­stru­ire de loge­ments (notam­ment pour les ménages qui n’ont pas d’ac­cès au parc privé); les arbres sont malades, des réim­plan­ta­tion d’ar­bres seront effec­tués, etc.

Selon le maire, c’est un pro­jet à car­ac­tère privé; par con­séquent il serait impuis­sant face au bull­doz­er de la fil­ière béton. Fin sep­tem­bre 2022, le col­lec­tif a put con­stater que des arbres du Parc de l’O­r­angerie ont été été abat­tus : selon le maire, ce sont des arbres “souf­frant” de manque d’eau et qui allaient de toute façon “tomber”. Le maire affirme même que il a réus­si à “min­imiser l’im­pact” de cet abattage : “J’ai néan­moins obtenu lors de ma vis­ite [en sep­tem­bre 2022] avec 1001 Vies Habi­tat que des arbres plus hauts (5 mètres) et plus nom­breux que ceux prévus au per­mis de con­stru­ire allaient être replan­tés afin de regar­nir cette zone le plus rapi­de­ment pos­si­ble.… [N]ous fer­ons tout ce qui est en notre pou­voir pour min­imiser l’im­pact envi­ron­nemen­tal et esthé­tique.” C’est dur d’avouer son impuis­sance en tant que maire.

 Le col­lec­tif en compte pas rester là et fait appel à la pop­u­la­tion pour une action col­lec­tive. Sur le fond, le col­lec­tif argue que l’OAP (Ori­en­ta­tion d’Aménagement et de Pro­gram­ma­tion) attachée au per­mis de con­stru­ire men­tionne dans la rubrique «Qual­ité paysagère et envi­ron­nemen­tale» notam­ment deux points devant être respec­tés :
1- Main­tien du car­ac­tère boisé naturel du cœur du parc
2- Con­ser­va­tion de l’aspect boisé de la par­tie sud des espaces dédiés aux loge­ments pour ne pas mod­i­fi­er la per­cep­tion du site depuis la rue Eram­bert.
Selon l’analyse du col­lec­tif, ces “deux points n’ont pas été respec­tés”.

Ain­si, la ques­tion du déboise­ment abusif doit être abor­dée; il s’ag­it de mon­tr­er que le col­lec­tif est “sen­si­ble au respect de notre ter­ri­toire, à la préser­va­tion de la nature, notre flo­re, faune, la qual­ité de l’air et notre envi­ron­nement de vie.” Le col­lec­tif invite, en con­clu­sion, à tous de se ren­dre au prochaine réu­nion du con­seil munic­i­pal qui aura lieu le 15 novem­bre à 20 heures 30. Ambiance élec­trique assurée.

Note

1. Jonc­tion des Asso­ci­a­tions de Défense de l’Environnement (JADE) dis­posant d’un agré­ment Pré­fec­toral Départe­men­tal et adhérente de France Nature Envi­ron­nement Yvelines.

Voir aus­si le lien URL sur un arti­cle de l’as­so­ci­a­tion JADE sur cette affaire

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