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Le dernier vol d’Ariane 5 est un succès…à quand Ariane 6 ?

par | 6 juillet 2023 | Éco­no­mie, gpseo, Les Mureaux

Décol­lage de Kou­rou en Guyane fran­çaise du vol VA261 d’Ariane 5 (Pho­to J2R tirée de la vidéo)

Mercre­di 5 juillet 2023, après l’annulation du lan­ce­ment du 4 juillet, pour rai­son météo, et avant ça du 16 juin 2023, pour rai­son tech­nique, le lan­ceur euro­péen Ariane 5 a, nor­ma­le­ment, effec­tué la der­nière mis­sion de sa car­rière. Le vol VA261 fut la 117ème et la toute der­nière mis­sion du lan­ceur lourd euro­péen Ariane 5…après Ariane 6 va prendre la suite.

Pré­vue ini­tia­le­ment le 16 juin, puis repor­té au 4 juillet et enfin le 5 juillet, la der­nière mis­sion du lan­ceur euro­péen Ariane 5 a, enfin, pu décol­ler, avec suc­cès, du port spa­tial de Kou­rou, en Guyane fran­çaise, avec à son bord deux satel­lites : HEINRICH HERTZ et SYRACUSE 4B.

Deux satel­lites en orbite

Ce vol VA261, le der­nier du lan­ceur euro­péen mais éga­le­ment le deuxième de l’année opé­ré par Aria­nes­pace [1], a embar­qué le satel­lite de com­mu­ni­ca­tion alle­mand « Hein­rich Hertz », des­ti­né à tes­ter de nou­velles tech­no­lo­gies en orbite, et le satel­lite de télé­com­mu­ni­ca­tions mili­taires fran­çais « Syra­cuse 4B  ».

Le satel­lite « Hein­rich-Hertz » est la pre­mière mis­sion alle­mande dédiée à la recherche et à l’expérimentation de nou­velles tech­no­lo­gies et moyens de télé­com­mu­ni­ca­tions en orbite. Les tech­no­lo­gies embar­quées va per­mettre, selon Aria­ne­Group [2], de déve­lop­per des réponses agiles et flexibles aux nou­veaux défis liés aux com­mu­ni­ca­tions satel­li­taires, de sou­te­nir la mise en place opé­ra­tion­nelle des futurs scé­na­rios de com­mu­ni­ca­tion et ce tout en les adap­tant depuis la Terre pour répondre aux exi­gences tech­niques et com­mer­ciales de demain. La mis­sion est gérée par l’Agence Spa­tiale Alle­mande (ASA ou DLR en Alle­mand) au nom du minis­tère fédé­ral de l’Économie et de la Pro­tec­tion du cli­mat (BMWK), avec la par­ti­ci­pa­tion du minis­tère fédé­ral de la Défense (BMVg). Le satel­lite Hein­rich-Hertz a été déve­lop­pé et fabri­qué par OHB Sys­tem.

La satel­lite « Syra­cuse 4B  » fait par­tie du pro­gramme d’armement SYRACUSE IV, conduit sous la maî­trise d’ouvrage de la DGA en col­la­bo­ra­tion avec l’armée de l’Air et de l’Espace et le Com­man­de­ment de l’espace. Avec Syra­cuse 4A, il va per­mettre aux armées fran­çaises de res­ter connec­tées en per­ma­nence lors de leurs déploie­ments. En mer, dans les airs ou sur terre, les mili­taires ont besoin de puis­sants moyens de com­mu­ni­ca­tions sécu­ri­sées pour pou­voir échan­ger des infor­ma­tions avec les centres de com­man­de­ment. Grâce à des équi­pe­ments de pointe (antenne active et pro­ces­seur numé­rique de bord), « Syra­cuse 4B  » sera pro­té­gé contre les prin­ci­pales agres­sions. Ce satel­lite au ser­vice de la sou­ve­rai­ne­té fran­çaise sou­tien­dra éga­le­ment les opé­ra­tions de l’OTAN. Pour déve­lop­per« Syra­cuse 4A » et « Syra­cuse 4B  », Air­bus Defence and Space et Thales Ale­nia Space ont uni leurs forces pour appor­ter leur exper­tise à ce pro­gramme de der­nière géné­ra­tion.

Le der­nier vol d’Ariane 5

Ce 117ème lan­ce­ment d’Ariane 5, opé­ré par Aria­nes­pace et Aria­ne­Group en est le maitre d’œuvre, s’est dérou­lé avec suc­cès mal­gré deux reports.

Ce lan­ce­ment ter­mine donc la car­rière excep­tion­nelle du moteur HM7 de l’étage supé­rieur d’Ariane 5. Ce moteur a volé sur la pre­mière Ariane 1, et sur la der­nière Ariane 5. Il aura contri­bué 228 fois à pro­pul­ser le lan­ceur euro­péen, sans jamais échouer. Le vété­ran de la conquête spa­tiale aura été un outil essen­tiel de l’aventure euro­péenne et sera rem­pla­cé par le moteur ré-allu­mable Vin­ci sur Ariane 6.

M.Stéphane Israël, Pré­sident exé­cu­tif d’Arianespace. a décla­ré à la suite de ce suc­cès :« Cette 117ème et der­nière mis­sion d’Ariane 5, est emblé­ma­tique à plu­sieurs titres. Ariane 5 vient de déployer deux satel­lites de télé­com­mu­ni­ca­tions, SYRACUSE 4B et Hein­rich-Hertz, pour le compte de la France et de l’Allemagne, les deux pre­miers contri­bu­teurs au pro­gramme Ariane. Cette mis­sion est éga­le­ment emblé­ma­tique de la capa­ci­té d’Ariane 5 de réa­li­ser des lan­ce­ments doubles, qui ont été au cœur de son suc­cès avec 197 satel­lites pla­cés en orbite géo­sta­tion­naire sur un total de 239 déployés. Au moment où elle tire sa révé­rence, Ariane 5 aura ser­vi 65 clients ins­ti­tu­tion­nels et com­mer­ciaux ori­gi­naires de 30 pays dif­fé­rents. Ses suc­cès pré­fi­gurent la car­rière pro­met­teuse d’Ariane 6. »

M.Martin Sion, Pré­sident exé­cu­tif d’ArianeGroup, a ajou­té :« Ariane 5 vient d’entrer dans l’Histoire spa­tiale mon­diale. Ce der­nier suc­cès démontre une fois encore son extrême fia­bi­li­té au ser­vice de la sou­ve­rai­ne­té euro­péenne et clôt une car­rière excep­tion­nelle mar­quée par une suc­ces­sion d’exploits tech­no­lo­giques et indus­triels. Je par­tage l’émotion de tous les employés d’ArianeGroup, d’Arianespace, du CNES et de l’ESA ain­si que tous nos par­te­naires euro­péens, qui ont contri­bué à son suc­cès au cours de ces vingt-sept années. C’est ensemble que nous rele­vons aujourd’hui le défi d’Ariane 6 qui béné­fi­cie­ra de l’expérience acquise par Ariane 5. Elle sau­ra elle aus­si évo­luer et prendre toute sa place pour garan­tir à l’Europe un accès auto­nome et durable à l’espace dans un contexte de grands défis stra­té­giques, éco­no­miques et envi­ron­ne­men­taux afin de répondre aux besoins des clients ins­ti­tu­tion­nels et com­mer­ciaux.  »

Et après…Ariane 6

Cette mis­sion VA261 marque donc la fin du lan­ceur Ariane 5 et le début de l’histoire du lan­ceur Ariane 6, si tout va bien.
Après la réus­site de ses essais à feu et le début des tests com­bi­nés en jan­vier 2023, Ariane 6 n’est plus qu’à quelques mois de son vol inau­gu­ral, plu­sieurs fois repous­sé. À par­tir de fin juin débu­te­ra la qua­li­fi­ca­tion du sys­tème de lan­ce­ment dans son ensemble, sui­vie d’un test com­plé­men­taire de l’étage supé­rieur début juillet.Retour ligne automatique
Cet essai au banc va simu­ler un pro­fil de vol nomi­nal pour confir­mer le com­por­te­ment atten­du de l’étage supé­rieur, selon Aria­ne­Group.
Si tout se déroule comme pré­vu, la cam­pagne de lan­ce­ment du vol inau­gu­ral d’Ariane 6 débu­te­ra en novembre 2023 et ouvri­ra une nou­velle page dans l’histoire du lan­ceur euro­péen. Si tout se passe bien.

Notes

[1Pour mettre l’espace au ser­vice d’une vie meilleure sur Terre, Aria­nes­pace garan­tit l’accès à des ser­vices et solu­tions de trans­port spa­tial pour tout type de satel­lites, ins­ti­tu­tion­nels et com­mer­ciaux, vers toutes les orbites depuis 1980. Aria­nes­pace est res­pon­sable de l’exploitation des lan­ceurs de nou­velle géné­ra­tion Ariane 6 et Vega C déve­lop­pés par l’ESA et dont les maîtres d’œuvres indus­triels sont res­pec­ti­ve­ment Aria­ne­Group et Avio. Aria­nes­pace, dont le siège social se situe à Évry, France, est éga­le­ment implan­tée à Kou­rou (avec l’établissement de Guyane au Centre spa­tial guya­nais, Port spa­tial de l’Europe), à Washing­ton D.C., à Tokyo et à Sin­ga­pour. Aria­nes­pace est une filiale d’ArianeGroup qui détient 74 % de son capi­tal, les 15 autres action­naires repré­sen­tant l’industrie euro­péenne des lan­ceurs Ariane et Vega. L’ESA et le CNES sont cen­seurs à son conseil.

[2Aria­ne­Group est maître d’œuvre de sys­tèmes de lan­ceurs spa­tiaux civils et mili­taires. Il est res­pon­sable de la concep­tion, de la pro­duc­tion, de l’intégration et de la pré­pa­ra­tion au vol des lan­ceurs euro­péens Ariane 5 et 6, com­mer­cia­li­sés et opé­rés par sa filiale Aria­nes­pace. Il assure éga­le­ment la concep­tion, la fabri­ca­tion, l’intégration et la main­te­nance opé­ra­tion­nelle des mis­siles de la force de dis­sua­sion océa­nique fran­çaise. Spé­cia­liste mon­dia­le­ment recon­nu pour ses solu­tions inno­vantes et com­pé­ti­tives, Aria­ne­Group maî­trise les dif­fé­rentes tech­no­lo­gies les plus avan­cées en matière de pro­pul­sion pour les lan­ceurs et les appli­ca­tions spa­tiales. Avec ses filiales, il fait aus­si béné­fi­cier d’autres sec­teurs de son exper­tise en matière d’équipements, de ser­vices, de sur­veillance spa­tiale et d’installations cri­tiques. Co-entre­prise déte­nue à part égales par Air­bus et Safran,
Aria­ne­Group emploie envi­ron 7000 per­sonnes hau­te­ment qua­li­fiées en France et en Alle­magne. Le chiffre d’affaires conso­li­dé du groupe en 2021 est de 3,1 mil­liards d’euros

 

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