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Exposition Autrefois le blanc – Trésors d’antan, par Fil en coulisses.

par | 9 mars 2023 | Cul­ture, Mau­re­court, Vernouil­let

Mai­son des Arts Janusz Kor­czak, Mau­re­court, 6 au 12 mars 2023 : le linge blanc et les objets d’autrefoisQu’il soit ou non une couleur, le blanc a une his­toire sin­gulière. (DR)

Maison des Arts Janusz Kor­czak, à Mau­re­court, du 6 au 12 mars, l’ex­po­si­tion 1850 – 1950 : un siè­cle à tra­vers le linge blanc et les objets d’autrefois. Qu’il soit ou non une couleur, le blanc a une his­toire sin­gulière : asso­cié longtemps àl’hygiène, voire à la pureté, en tout cas le blanc mar­que la solen­nité de cer­tainescéré­monies, mais il fut aus­si le com­pagnon de la vie quotidienne.

L’association Fil en couliss­es de Vernouil­let offre une immer­sion sai­sis­sante, autant que déli­cate et poé­tique, dans un siè­cle de la vie de nos villes et plus encore de nos cam­pagnes, par une expo­si­tion, qui s’est déjà tenue avec suc­cès à Vernouil­let en jan­vi­er 2023 et revient à Mau­re­court pour quelques jours de mars.
Fil en couliss­es loue aux asso­ci­a­tions et par­ti­c­uliers des cos­tumes en tout genre et de toute époque (et des acces­soires), pour des pro­jets artis­tiques et cul­turels, notam­ment pour les troupes de théâtre. Elle se voit con­fi­er « de jolies pièces blanch­es, anci­ennes, brodées main, minu­tieuse­ment, tra­vail­lées, pour rejoin­dre par­fois le trousseau des jeunes filles ».

L’association les met en valeur dans l’exposition, en les com­plé­tant par des vête­ments et objets issus de col­lec­tions, de gre­niers et de vide-gre­niers.
L’exposition se développe en qua­tre saynètes, dont cha­cune représente un univers et qui, pour repren­dre la for­mule des exposantes, sont « pro­posées par de gen­tils fan­tômes qui ont fait les greniers ».

La pre­mière saynète est con­sacrée à l’enfant. Dans la France du début du XXe, sou­vent une seule cham­bre pour les par­ents et les enfants, plusieurs enfants par lit, le berceau pour le dernier-né : « l’enfant est emmail­loté de tis­su de coton blanc qui main­tient ses bras et ses jambes ten­dues dans le pro­longe­ment du corps », à la fois pour le pro­téger du froid et assur­er sa sur­veil­lance. Le tableau con­sacré à l’enfant restitue aus­si tous les objets qui entourent le berceau, par­fois des jou­ets (dans les familles aisées).

Le blanc est évidem­ment par­ti­c­ulière­ment présent dans l’évocation de la céré­monie. On ne se marie en blanc que depuis la fin du XIXe siè­cle. Mais la céré­monie se pré­pare longue­ment : dans les cam­pagnes, les femmes bro­dent leur trousseau pour leur mariage (donc bien au-delà du cos­tume). Pour la tenue de céré­monie, sont ajoutées den­telles et broderies, dont beau­coup sont exposées. Le blanc est égale­ment présent dans les autres moments impor­tants de la vie, ain­si le bap­tême ou la com­mu­nion solennelle.

La maison­née est l’objet d’une troisième mise en scène. La présence d’une fille dans la famille con­duit toutes les femmes, puis la jeune fille suff­isam­ment grande à con­stituer son trousseau : linge de corps, de literie et de table (en coton, lin ou soie). Ce qui néces­site fila­ture, cou­ture, et broderie.

La qua­trième saynète présente la domes­tic­ité. A la cam­pagne on lavait une à deux fois par an, ce qui sup­po­sait : tri du linge, trem­page, coulage (ébul­li­tion dans une cuve avec de la cen­dre), rinçage au lavoir ou à la riv­ière. Il fal­lait ensuite essor­er, faire séch­er, enfin repass­er avec des fers chauf­fés sur la cuisinière au bois et au char­bon (dans les familles aisées, les tâch­es étaient assurées par des domes­tiques, dont des blan­chisseuses ou des cou­turières). Sont aus­si évo­qués les bateaux-lavoirs du XXe siè­cle, bien con­nus sur les rives de la Seine.

C’est tout cet univers qui se trou­ve ain­si recon­sti­tué, offert à la vis­ite des adultes, mais aus­si des enfants, grâce à l’ouverture aux écol­ières et écol­iers, comme cela avait déjà été le cas avec suc­cès à Vernouil­let en jan­vi­er 2023.
Par cette belle expo­si­tion, Fil en couliss­es réus­sit et va même au-delà de l’une des mis­sions qu’elle s’est fixées : faire décou­vrir l’art du cos­tume à tra­vers les épo­ques.
Sans trop de nos­tal­gie, mais avec une grande admiration.

Rédac­teur : Joseph Jehl

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