Mardi 11 juillet 2023 a eu lieu le lan­ce­ment d’un pro­jet pour la pré­ser­va­tion de la forêt de l’Hautil. Par­mi les ini­tia­teurs de ce pro­jet, les asso­cia­tions LPO (Ligue de Pro­tec­tion des Oiseaux) et BVH (Bien Vivre à l’Hautil), sans oublier un groupe de maires, dont le maire d’Evecquemont, qui croient que le moment est idéale pour sen­si­bi­li­ser les acteurs et les habi­tants pour la pré­ser­va­tion de la forêt de l’Hautil, un des pou­mons de la région Île-de-France.

 Devant un par­terre de 50 per­sonnes, le maire d’E­vec­que­mont, Chris­tophe Nico­las a pré­sen­té les rai­sons pour les­quelles le lan­ce­ment de ce pro­jet est pri­mor­dial pour le Vexin en met­tant en route une poli­tique forte de pré­ser­va­tion de la forêt de l’Hau­til. Pour la pre­mière fois sur l’ensemble du mas­sif de l’Hautil – 1 250 hec­tares, 16 com­munes, 2 dépar­te­ments (78 et 95), 2 EPCI, 1 parc natu­rel régio­nal – un état des connais­sances des don­nées de la faune et plus par­ti­cu­liè­re­ment des oiseaux et des batra­ciens sera pré­sen­té aux acteurs du ter­ri­toire. Ceci a pu être effec­tué grâce à un par­te­na­riat pri­vi­lé­gié entre le groupe VBS (Vexin Basse-Seine) de la Ligue de la pro­tec­tion des oiseaux (LPO) et l’association Bien Vivre à l’Hautil. Mar­tine Car­tier, repré­sen­tante de BVH, a exhor­té les acteurs éco­no­miques et asso­cia­tion et élus de « pro­té­ger le mas­sif dont la faune et la flore puisque ce seront des alliés pour le chan­ge­ment cli­ma­tique en cours ».

A son tour, l’ex­per­tise de LPO a été rapi­de­ment mise en avant par Mari­na San­chez qui a assem­blé, ana­ly­sé, et pro­duit des résul­tats impor­tants pour la suite des évé­ne­ments. En uti­li­sant la gamme des logi­ciels (dont COGIS) et de bases de don­nées dis­po­nibles. La syn­thèse a sou­li­gné que : 100 espèces d’oi­seaux ont été obser­vées entre 2013 et 2022 dont 45 patri­mo­niales ; 12 espèces d’am­phi­biens ont été étu­diées entre 2013 et 2022 dont 5 patri­mo­niales ; 29 espèces d’o­do­nates (libel­lules) ont été exa­mi­nées entre 2013 et 2022 dont 8 espèces patri­mo­niales ; 168 espèces de lépi­do­ptères (papillons) ont été obser­vées dans la même période dont 5 patri­mo­niales ; 3 espèces de rep­tiles ont été étu­diées dans la même période ayant comme carac­té­ris­tique d’être toutes patri­mo­niales.  Bien évi­de­ment, des biais existent notam­ment dans le pro­ces­sus de col­lecte et de poin­tage par cer­tains obser­va­teurs (béné­voles); mais le bilan démontre que les hété­ro­gé­néi­tés spa­tiale et tem­po­relle carac­té­risent la faune et la flore du mas­sif de l’Hau­til.

Mari­na San­chez a éga­le­ment pré­co­ni­sé une mise à jour des obser­va­tions dans de cas de lacunes de poin­tages. Elle a sou­li­gné que la méthode d’é­va­lua­tion et de syn­thèse devrait être affi­née afin de suivre les « 330 espèces dont les 54 espèces patri­mo­niales ». Pour elle, cer­taines espèces sont très rares et par voie de consé­quent « elles peuvent être en dan­ger d’ex­tinc­tion ».

Cette opé­ra­tion a éga­le­ment pour « but de relan­cer une dyna­mique pour asso­cier les élus et les ser­vices de l’Etat en vue d’obtenir un sta­tut de forêt de pro­tec­tion de ce mas­sif fores­tier de 1 250 hec­tares. Il consti­tue en effet un pou­mon vert indis­pen­sable au Nord-Ouest de la région fran­ci­lienne et rend les nom­breux ser­vices éco­sys­té­miques dont vous connais­sez toute l’importance. » Dans le cas favo­rable, ce sta­tut de pro­tec­tion serait ins­crit dans tous les docu­ments d’ur­ba­nisme qui régissent l’oc­cu­pa­tion des sols. Dom­mage qu’au­cun des repré­sen­tants de GPS&O n’ait pas été pré­sen­té.

Par la suite, les acteurs/élus pré­sents ont pas­sé en revu la pro­ces­sus afin de mettre en oeuvre « le sta­tut de forêt de pro­tec­tion dans la mas­sif de l’Hau­til. Il ne faut pas négli­ger le rôle « essen­tiel des maires qui accom­pa­gne­ront le mou­ve­ment ». Eric Gros­so, repré­sen­tant de la LPO, a mise en pers­pec­tive le temps (long) et « la dyna­mique qui est plu­tôt favo­rable » pour amor­cer la démarche. Il ne reste qu’à se mettre au tra­vail et sen­si­bi­li­ser et inci­ter des déci­deurs et des acteurs qui pren­dront à cœur ce dos­sier.