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Conjoncture immobilière en Île-de-France selon les Notaires du Grand Paris

par | 1 décembre 2023 | Com­mu­ni­qués, Immo­bi­lier

La conjonc­ture immo­bi­lière en Île-de-France pré­sen­tée par les Notaires du Grand Paris. (DR)

Le choc s’intensifie avec des volumes de ventes qui reculent de plus d’un tiers et des
baisses de prix qui s’amplifient. La dégra­da­tion des condi­tions de finan­ce­ment affecte tou­jours plus sévè­re­ment le mar­ché immo­bi­lier.
En Île-de-France, au 3e tri­mestre 2023, la chute du nombre de ventes de loge­ments anciens s’accélère et atteint 34% en un an, après une baisse de 25% au 2e tri­mestre et de 17% au 1er tri­mestre, par rap­port aux mêmes périodes en 2022. Relayage de l’étude et com­men­taire par Isan­zu Karia.

Le niveau de l’activité est désor­mais infé­rieur d’un quart par rap­port aux dix der­nières années, mar­quant les dif­fi­cul­tés en cours et témoi­gnant de la sévé­ri­té du choc subi par le mar­ché.
Une fin d’année dif­fi­cile lais­se­rait en Île-de-France une baisse annuelle des volumes de ventes de loge­ments anciens de plus d’un quart s’accompagnant de baisses annuelles des prix com­prises entre 6 et 8 % d’après nos indi­ca­teurs avan­cés sur les avant-contrats.

La cor­rec­tion en cours sur les prix se pro­lon­ge­rait ensuite car on attend, au mieux, une conso­li­da­tion autour du niveau actuel des taux des cré­dits à l’habitat. Les baisses de prix vien­draient don­ner un peu d’air au mar­ché mais sans réus­sir à com­pen­ser la baisse de pou­voir d’achat des ménages.

Basses eaux his­to­riques pour l’activité

Dans un pre­mier temps, la cor­rec­tion amor­cée au 3e tri­mestre 2022 en Île-de-France s’est orga­ni­sée par rap­port à des som­mets his­to­riques, post-covid et en lais­sant des volumes d’activité encore éle­vés.

Elle actait le retour à une forme de nor­ma­li­té après une période excep­tion­nel­le­ment dyna­mique de plus de deux ans. La flui­di­té du pro­ces­sus d’acquisition était nota­ble­ment réduite, avec des contraintes nou­velles, mais le mar­ché res­tait
encore actif.

Depuis le 2e tri­mestre 2023, l’activité a bas­cu­lé en-des­sous de sa ten­dance de longue période, plus pré­ci­sé­ment 8% en des­sous du 2e tri­mestre moyen de ces 10 der­nières années. Et le décro­chage s’est encore inten­si­fié au 3e tri­mestre 2023. Les volumes de ventes ont plon­gé 24% en des­sous du 3e tri­mestre moyen de ces 10 der­nières années. Il faut remon­ter au 3e tri­mestre 2012 pour trou­ver un 3e tri­mestre aus­si faible en termes de volumes de ventes.

Dans le même temps, les notaires constatent que les biens avec défaut, et en par­ti­cu­lier les pas­soires éner­gé­tiques, subissent de fortes décotes. Une forme d’attentisme lié à la crainte de ne pas pou­voir trou­ver de finan­ce­ment s’est inten­si­fiée.

En glis­se­ment annuel et sur les 12 der­niers mois connus (d’octobre 2022 à
sep­tembre 2023), un peu moins de 150 000 loge­ments anciens ont été ven­dus
en Île-de-France, soit 22% de moins qu’un an aupa­ra­vant. Autre­ment dit, on a
per­du 41 000 ventes pour notre seule région en un an.

Au 3e tri­mestre 2023, la baisse glo­bale de l’activité par rap­port au 3e tri­mestre 2022 (-34%) s’avère tou­jours un peu plus sévère pour les mai­sons (-37%) que pour les appar­te­ments (-32%). C’est vrai aus­si lorsque l’on fait la com­pa­rai­son avec la moyenne de ces 10 der­nières années (-20% pour les appar­te­ments et ‑31% pour les mai­sons).

L’activité avait fait preuve d’une meilleure résis­tance jusqu’à pré­sent à Paris, avec
des volumes de ventes res­tés proches des ten­dances de longue période grâce
à une pous­sée des ventes de pas­soires éner­gé­tiques. Mais elle s’est éga­le­ment
repliée de 29% au 3e tri­mestre 2023 par rap­port au 3e tri­mestre 2022 et tout de même de 14% par rap­port au 3e tri­mestre moyen de ces 10 der­nières années.
On conserve cepen­dant encore près de 34 500 ventes ces 12 der­niers mois.

La cor­rec­tion sur les prix s’intensifie.

La baisse géné­rale de l’activité conti­nue de peser sur les prix.
Au 3e tri­mestre 2023 les prix au m2 (10 090 €) ont recu­lé de 5,3% dans Paris en
un an. Le mou­ve­ment se pro­lon­ge­rait ensuite et l’on attend un prix de 9 760 € en jan­vier 2024 (-6,3% en un an) d’après nos indi­ca­teurs avan­cés sur les avant-contrats. Par rap­port au point haut enre­gis­tré en novembre 2020 (10 860 €), le prix a recu­lé de 1 100 € et de 10%. Il serait rame­né au niveau de prix consta­té au prin­temps 2019, il y a 4 ans et demi. En Petite Cou­ronne, la baisse annuelle des prix s’accélère pour les appar­te­ments (-6%) au 3e tri­mestre.

Les indi­ca­teurs avan­cés sur les avant-contrats mettent en avant une inten­si­fi­ca­tion de la ten­dance dans les pro­chains mois avec une baisse tri­mes­trielle atten­due de 4,4% en jan­vier 2024 (et encore 2,7% après cor­rec­tion de la varia­tion sai­son­nière).

Cela lais­se­rait au final une baisse annuelle des prix des appar­te­ments de près de 8% en jan­vier 2024. Pour les mai­sons en Petite Cou­ronne, la baisse annuelle des prix de 6% consta­tée au 3e tri­mestre devien­drait aus­si un peu plus forte (6,4%) en jan­vier 2024.

En Grande Cou­ronne, la baisse annuelle des prix des appar­te­ments, encore un peu moins mar­quée qu’ailleurs s’accélère, d’abord au 3e tri­mestre (-4%) puis ensuite d’ici jan­vier 2024 (-6,2%) d’après les indi­ca­teurs avan­cés sur les avant-contrats. Les mai­sons pour­raient aus­si connaître une accé­lé­ra­tion de la baisse annuelle des prix (de ‑5% au 3e tri­mestre à ‑7,7% en jan­vier 2024).

Peu de pers­pec­tives d’amélioration dans les pro­chains mois

L’inflation, encore éle­vée (4% en un an en octobre) a reflué grâce au ralen­tis­se­ment des prix de l’énergie. C’est une pers­pec­tive encou­ra­geante pour les taux qui s’est accom­pa­gnée de mes­sages d’ouverture de lignes de cré­dits par cer­taines grandes banques.

Mais de nom­breux éco­no­mistes s’accordent à pen­ser que l’inflation pour­rait res­ter dura­ble­ment éle­vée, sous l’effet de la mise en place de la tran­si­tion éco­lo­gique. Par consé­quent, et bien qu’en amé­lio­ra­tion, on peut craindre que l’environnement finan­cier soit dura­ble­ment moins por­teur que ces der­nières années, où un contexte excep­tion­nel­le­ment favo­rable avait per­mis aux acqué­reurs de conti­nuer à réa­li­ser leur pro­jet, mal­gré le choc de la crise sani­taire.

Par ailleurs, les pers­pec­tives éco­no­miques, le cli­mat de confiance et la situa­tion géo­po­li­tique res­tent assez dégra­dés.
L’ensemble de la chaîne du loge­ment semble s’être figée. Du loca­taire qui ne peut réa­li­ser sa pre­mière acqui­si­tion au secon­do-accé­dant qui renonce à son pro­jet de crainte de ne pas arri­ver à conclure sa vente et à trou­ver un finan­ce­ment pour son nou­veau pro­jet. Dans le neuf, à la crise de l’offre et à la dif­fi­cul­té de mettre en vente de nou­veaux loge­ments s’est ajou­tée une rup­ture de la demande.

Pour­tant, les Fran­ci­liens ont tou­jours envie de deve­nir pro­prié­taire et de nom­breux fac­teurs struc­tu­rels (finan­ce­ment de la retraite, besoins de sécu­ri­té, taux de pro­prié­taires encore faible) induisent une demande poten­tielle nour­rie. Mais cette der­nière ne peut clai­re­ment plus s’exprimer. Les inves­tis­seurs dans l’ancien s’interrogent éga­le­ment au vu de la fai­blesse des ren­de­ments par rap­port à d’autres actifs et d’un trai­te­ment très défa­vo­rable de l’immobilier.

L’ajustement réel et géné­ra­li­sé sur les prix est encore très loin de per­mettre de com­pen­ser la hausse des taux. La dyna­mique bais­sière tant sur les volumes que sur les prix pour­rait donc encore res­ter à l’œuvre dans les pro­chains mois, dans un mar­ché où l’habitude des cycles immo­bi­liers, pour­tant très tra­di­tion­nels, s’est per­due.

Pour consul­ter cette étude au grand com­plet, suivre le lien sui­vant :
http://notairesdugrandparis.fr/sites/default/files/2023–11/Dossier%20de%20presse%20T3%202023.pdf

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