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Bornes de recharge pour voiture électrique : étude de l’UFC – Que Choisir

par | 27 novembre 2023 | Com­mu­ni­qués, Éco­no­mie, Envi­ron­ne­ment

Les voi­tures élec­triques et leur borne de recharge doivent deve­nir une pré­oc­cu­pa­tion d’im­por­tance. (DR)

Un déploie­ment du réseau à accé­lé­rer, des déra­pages tari­faires à stop­per.

L’UFC – Que Choi­sir rend aujourd’hui publique une étude poin­tant les failles du déploie­ment du réseau de bornes de recharge et l’opacité du sys­tème de tari­fi­ca­tion, carac­té­ri­sé par des prix de l’électricité exces­si­ve­ment variables, voire pro­hi­bi­tifs. En consé­quence, l’UFC – Que Choi­sir for­mule une série de pro­po­si­tions concrètes visant à garan­tir une tari­fi­ca­tion juste et trans­pa­rente et la cohé­rence du déploie­ment des bornes de recharge, condi­tions indis­pen­sables à une uti­li­sa­tion sereine des véhi­cules élec­triques par les consom­ma­teurs. Relayage du com­mu­ni­qué et com­men­taire par Isan­zu Karia.

Le chan­tier du déploie­ment des bornes reste impor­tant

Les bornes de recharge publiques sont indis­pen­sables pour les pos­ses­seurs de véhi­cules élec­triques, d’abord pour les 37 % de ménages ne dis­po­sant pas d’un sta­tion­ne­ment pri­va­tif et ensuite pour l’ensemble des auto­mo­bi­listes réa­li­sant de longs tra­jets. Pour­tant, l’analyse de l’UFC – Que Choi­sir montre le déca­lage entre la pro­mo­tion gou­ver­ne­men­tale des véhi­cules élec­triques et la len­teur du déploie­ment du réseau de bornes. En effet, l’objectif de 100 000 points de recharge déployés en 2020 n’a été atteint qu’en mai 2023. Si une accé­lé­ra­tion du déploie­ment a récem­ment été consta­tée, les retards accu­mu­lés mettent en péril l’objectif de 400 000 points de recharge dis­po­nibles en 2030. Selon dif­fé­rentes pro­jec­tions éta­blies dans notre étude, entre 60 000 et 150 000 bornes pour­raient venir à man­quer, lais­sant alors entre­voir des engor­ge­ments de véhi­cules devant les bornes, a for­tio­ri si la dis­po­ni­bi­li­té des bornes ne s’améliore pas (39 % des bornes de recharge rapides ne fonc­tionnent pas en per­ma­nence).

Au-delà du nombre de bornes, l’absence d’une stra­té­gie glo­bale d’implantation sur le ter­ri­toire laisse craindre la per­sis­tance de « zones blanches » de la recharge publique. S’il existe des sché­mas direc­teurs de déve­lop­pe­ment des infra­struc­tures de recharge de véhi­cules élec­triques ouvertes au public (SDRIVE) veillant à la coor­di­na­tion et la cohé­rence du déploie­ment des bornes sur un ter­ri­toire, ceux-ci ne sont pas obli­ga­toires. Cela n’est pas accep­table alors que les enjeux envi­ron­ne­men­taux appellent les consom­ma­teurs à se tour­ner vers les véhi­cules élec­triques les moins pol­luants, par­ti­cu­liè­re­ment en zones rurales où les alter­na­tives à la mobi­li­té auto­mo­bile sont réduites.

Une fixa­tion des prix de recharge répon­dant à des cri­tères opaques, voire abra­ca­da­bran­tesques

Pour char­ger son véhi­cule élec­trique sur une borne acces­sible au public, le consom­ma­teur doit dis­po­ser d’une carte de recharge ven­due par un opé­ra­teur de mobi­li­té et per­met­tant l’accès à l’ensemble des réseaux de bornes de recharge. Si l’itinérance est obli­ga­toire, c’est-à-dire qu’un auto­mo­bi­liste peut char­ger son véhi­cule sur n’importe quelle borne quel que soit son opé­ra­teur, la mul­ti­pli­ci­té des acteurs et l’absence de règles assu­rant aux consom­ma­teurs la pos­si­bi­li­té de com­pa­rer les prix laissent libre cours à toutes les aber­ra­tions tari­faires.
Cer­tains opé­ra­teurs pra­tiquent une tari­fi­ca­tion à la quan­ti­té d’électricité « consom­mée » (kWh), d’autres y asso­cient des frais fixes, d’autres encore des frais de sta­tion­ne­ment. De plus, les poids de ces para­mètres sont sys­té­ma­ti­que­ment dif­fé­rents d’un opé­ra­teur à l’autre. Com­ment un consom­ma­teur peut-il savoir si le prix d’une recharge est plus inté­res­sant en s’abonnant à un opé­ra­teur qui tari­fie à 73 % au kilo­watt­heure (kWh) et 27 % à la minute ou à un autre qui tari­fie à 51 % au kWh et 49 % à la minute ? Et com­ment repro­cher aux consom­ma­teurs de ne même pas se poser la ques­tion quand un opé­ra­teur fixe le prix selon la for­mule : « 5 % de frais fixes + 65 % kWh + 30 % à la minute + frais de sta­tion­ne­ment à par­tir de 2h » ?!

Des aber­ra­tions à la pelle sur la tari­fi­ca­tion appli­quée aux auto­mo­bi­listes

Pour avoir une idée concrète des impacts de ces for­mules tari­faires sur les prix effec­ti­ve­ment payés par les consom­ma­teurs, l’UFC – Que Choi­sir a rele­vé les tarifs pour la recharge d’un véhi­cule sur un échan­tillon de bornes en ville, sur route et sur auto­route. Sur une même borne, les écarts de prix peuvent être sub­stan­tiels selon la carte de recharge uti­li­sée. Par exemple, en ville, le kWh peut reve­nir entre 0,39 et 2,12 € selon l’opérateur, soit un écart de 830 %. Ces dif­fé­rences tari­faires mar­quées entre opé­ra­teurs sont consta­tées sur l’ensemble des bornes ana­ly­sées et abou­tissent à un yo-yo tari­faire pour un « plein » d’électricité. Ce der­nier peut être mul­ti­plié par neuf ! Par exemple, sur une borne lente à Lyon la recharge d’une Peu­geot e‑208 vous coû­te­ra entre 7,35 € et 68,77 € selon l’opérateur (ce der­nier « plein » étant près de 10 fois plus cher qu’à domi­cile !).

Au vu de ces constats, l’UFC – Que Choi­sir, sou­cieuse d’un déploie­ment cohé­rent des bornes de recharge et de stop­per les déra­pages tari­faires, demande :
• Un cadre obli­ga­toire de déploie­ment des bornes de recharge acces­sibles au public sur tout le ter­ri­toire à des­ti­na­tion de la mobi­li­té quo­ti­dienne et de la mobi­li­té longue dis­tance, en sacra­li­sant et géné­ra­li­sant les sché­mas direc­teurs dédiés ;
• Un affi­chage obli­ga­toire, har­mo­ni­sé et acces­sible des tarifs de la recharge élec­trique pour l’ensemble des bornes publiques ;
• L’accès au paie­ment par carte ban­caire sur l’ensemble des bornes acces­sibles au public pour ne pas contraindre les consom­ma­teurs à pas­ser par un opé­ra­teur de recharge ;
• L’ouverture des don­nées sur l’ensemble des prix pra­ti­qués sur toutes les bornes de recharge du ter­ri­toire.

À l’heure où les ques­tion­ne­ments sur le chan­ge­ment cli­ma­tique se font de plus en plus nom­breux et insis­tants, le débat sur les voi­tures élec­triques et le nombre de bornes de recharge devient inévi­table. Là où l’économie et l’environnement se mêlent, il est impor­tant voire urgent de s’intéresser sérieu­se­ment au sujet.

L’é­tude com­plète de l’UFC – Que Choi­sir sur ce sujet est dis­po­nible sur le lien ci-des­sous (scrol­ler jus­qu’en bas) :

https://www.quechoisir.org/action-ufc-que-choisir-bornes-de-recharge-pour-voiture-electrique-un-deploiement-du-reseau-a-accelerer-des-derapages-tarifaires-a-stopper-n113938/

 

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