A la der­nière séance du conseil muni­ci­pal d’An­dré­sy, le 15 avril, Lio­nel Wastl, maire depuis 2020 a orga­ni­sé et mené à bien un ordre de jour concis et mus­clé et, ain­si, fait preuve d’au­to­ri­té. C’est qui le patron ? 

A la ques­tion « C’est qui le patron ? » dans une assem­blée démo­cra­tique comme le conseil muni­ci­pal d’An­dré­sy, la réponse a été don­née le 15 avril der­nier : c’est le maire qui a affir­mé son auto­ri­té, pour ne pas dire son auto­ri­ta­risme.

Le vote et la date fati­diques
Après avoir subi trois désa­veux poli­tiques en mois d’un mois(1), le maire a été accu­lé pour pré­pa­rer et mettre en oeuvre tous les moyens afin de faire adop­ter le bud­get 2024 de la com­mune avant la date fati­dique du 15 avril. Même avant, le maire avait pré­pa­ré le ter­rain en envoyant un com­mu­ni­qué pour mon­trer sa déter­mi­na­tion, « en tant que repré­sen­tant de l’E­tat » de faire tenir un conseil muni­ci­pal en toute léga­li­té et à sou­mettre un bud­get équi­libre » au pré­fet des Yve­lines. Sur un autre point, il a fait pré­va­loir l’i­dée que le vote du 3 avril (NDLR : où 15 votes étaient pour et 15 contre avec une abs­ten­tion), « aucune majo­ri­té ne s’est déga­gée lors du vote sur la déli­bé­ra­tion por­tant sur les taux des taxes locales.… Le maire a[vait] donc clos le Conseil sans sou­mettre au vote le bud­get (qui n’a[vait] donc pas encore été voté, [en outre] il n’a[vait] pas été reje­té). »

Au com­men­ce­ment de la séance du conseil du 15 avril, des demandes liées au for­ma­lisme démo­cra­tique n’ont pas été consen­ties par le maire. C’é­tait le cas de la pos­sible véri­fi­ca­tion des pou­voirs pour la séance du 15 avril. M. Lio­nel Wastl a expli­qué aux trois oppo­si­tions qu’elles sont libres de deman­der la preuve ulté­rieu­re­ment… Cela a pro­vo­qué l’ire de cer­tains élus de l’op­po­si­tion : « Vous ne res­pec­tez pas le règle­ment inté­rieur » s’est insur­gé Denis Faist, élus d’op­po­si­tion. Pour Lau­rence Ala­vi, ancienne adjointe au maire,  Lio­nel Wastl, « s’est com­por­té d’une manière indigne à l’é­gard des élus d’op­po­si­tion »(2).

Une man­da­ture ter­nie avec un maire affai­bli

Cepen­dant, le maire a fait montre d’au­to­ri­té à sa manière. « Vous [l’op­po­si­tion] étaient casse-pieds » [au der­nier conseil le 3 avril] et pas de tout coopé­ra­tifs. Par voie de consé­quent, il n’a rien lais­sé pas­ser ni sur la forme ni sur le fond. 

Quant à l’a­ve­nir, le maire s’est posé en gar­dien de la léga­li­té : Lio­nel Wastl a rap­pe­lé qu’en tant que repré­sen­tant de l’État, il avait « pris l’attache de la pré­fec­ture afin de savoir s’il était juri­di­que­ment pos­sible de repré­sen­ter la déli­bé­ra­tion por­tant sur les taux des taxes locales. Le ser­vice de l’État a répon­du qu’aucune dis­po­si­tion légale ou juris­pru­den­tielle n’interdisait de pré­sen­ter à nou­veau des déli­bé­ra­tions iden­tiques. Notam­ment parce qu’il était impé­ra­tif de voter le bud­get de la Ville et ceci avant le 15 avril ».

A la fin de la séance, dans le cadre d’un scru­tin à bul­le­tin secret, les 17 élus de la majo­ri­té muni­ci­pale (9 pré­sents et 8 repré­sen­tés), ont voté comme un seul homme l’augmentation de 10% du taux com­mu­nal de la taxe fon­cière. Le bud­get a été adop­té avec une pres­sion fis­cale impor­tante pour les andré­siens.

Tout porte à croire que le maire et son équipe (de 16) se sont bien sor­tis ; mais l’i­mage de la démo­cra­tie locale a été ter­nie. Ain­si, un inter­naute a publié ce texte : « Spec­tacle navrant pour les André­siens qui au delà de tout spec­tacle voient là une situa­tion navrante et sté­rile dans laquelle ils sont pri­son­niers pour une fin de man­dat sous haute ten­sion dic­tés par des égos qui les placent entre le mar­teau et l’en­clume. » Un autre inter­naute a ana­ly­sé la méthode Wastl : « Pour gérer une ville on peut être éco­lo mais pas que, il faut savoir comp­ter sur­tout ! J’espère que les André­siens auront rete­nu la leçon et pren­dront le temps de voter aux pro­chaines élec­tions muni­ci­pales pour ne pas avoir encore un maire élu par une mino­ri­té… »

Lio­nel Wastl a deux ans pour se (ré)faire une san­té poli­tique mal­gré des sérieux han­di­caps de sa man­da­ture. En tout cas, l’heure son­ne­ra, à la fois, du bilan et de la méthode Wastl lors de son pas­sage dans le pay­sage poli­tique de la Confluence.

Notes :

1. Pre­mier désa­veu : le 10 avril, le maire n’a pas réuni le quo­rom pour pou­voir pré­sen­ter, échan­ger et faire adop­ter le bud­get de l’an­née 2024.

2e désa­veu :  La réunion du conseil muni­ci­pal du 3 avril a enre­gis­tré le départ de Ludo­vic Lau­by et le vote défa­vo­rable de l’augmentation de la taxe fon­cière vou­lue par le maire, Lio­nel Wastl. Le bud­get n’a pas été abor­dé car le maire a sus­pen­du la séance.…
Lien URL : https://www.journal-deux-rives.com/andresy-le-sit-com-municipal-continue-avec-leclatement-de-la-majorite/

3e désa­veu : Le 13 mars, le conseil muni­ci­pal a vu la démis­sion sur­prise de Michel Pres, 2e adjoint au maire et pilier de la majo­ri­té andré­sienne.

Lien URL :  https://www.journal-deux-rives.com/andresy-la-saignee-continue-avec-la-demission-de-michel-pres/

2.  Nous vous invi­tons à vision­ner le Face­book Live du Conseil Muni­ci­pal du 15 avril afin de vous faire une idée per­son­nelle à la fois sur le bien­fon­dé de cette hausse d’impôt et sur le com­por­te­ment de M. le Maire à l’égard des élus d’opposition (allez jusqu’à la fin).

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