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Reportons le Black Friday et donnons-lui des couleurs, à la française !

par | 20 novembre 2020 | Éco­no­mie, His­toire

Le report du Black Fri­day, cette ani­ma­tion com­mer­ciale expor­tée par les Etats-Unis, qui a enva­hi la France et d’autres pays euro­péens, s’im­pose dans la période actuelle. Tou­te­fois, il faut aller plus loin et en pro­fi­ter pour la redé­fi­nir ain­si que celle qui suit, peu après : le Cyber Mon­day.

C’est l’oc­ca­sion de nous rap­pe­ler l’o­ri­gine de ces mani­fes­ta­tions mon­diales, des­ti­nées à accroître nos envies d’a­che­ter des pro­duits très divers.

L’origine du Vendredi noir

Au début du mois de novembre 2020, notre super­mar­ché annon­çait  Le mois de chance : novembre noir. Le Black Fri­day revient ! Cette année, cer­tains l’ont éten­du à tout le mois de novembre. Cette déno­mi­na­tion n’est pas fausse pour ceux qui souffrent de la crise sani­taire et de ses consé­quences, notam­ment les com­mer­çants. Tou­te­fois, cet appel à une fré­né­sie d’a­chats venue d’Outre-Atlan­tique béné­fi­cie­ra, uni­que­ment, au com­merce élec­tro­nique.

C’est pour­quoi la publi­ci­té d’une grande enseigne de vente en grandes sur­faces, qui nous est très fami­lière, est éton­nante : elle nous annonce que c’est notre mois de chance ! 

Tou­te­fois, elle ne peut pas vendre tous les pro­duits pro­po­sés dans ce pros­pec­tus : réfri­gé­ra­teurs, plan­chas, consoles, télé­vi­seurs, enceintes… Peut-elle les don­ner ? Cette cam­pagne a été pré­pa­rée depuis long­temps mais elle aurait dû être stop­pée dès que les confi­ne­ment a été annon­cé !

Déjà en 2016, c’était toute une semaine de ventes pro­mo­tion­nelles qui était annon­cée par l’entreprise mon­diale, qui aurait lan­cé cette pra­tique nord-amé­ri­caine, chez nous, en 2010.

Le site Inter­net du quo­ti­dien Le Figa­ro nous avait don­né des pré­ci­sions : « Pen­dant une semaine, du 21 au 28 novembre, plus de 10 000 articles feront l’ob­jet de rabais et ventes flash. L’an pas­sé, près d’un mil­lion de pro­duits ont été ven­dus en une seule jour­née, soit 660 par minute ! Depuis minuit, Ama­zon a déclen­ché les hos­ti­li­tés de sa « Black Fri­day Week ». Au total, plus de 10 000 articles feront l’ob­jet de rabais et ventes flash pen­dant une semaine. » Le diri­geant d’A­ma­zon France avait alors décla­ré : « Compte tenu de la richesse de l’offre et des rabais pro­po­sés, cet évé­ne­ment est la plus vaste opé­ra­tion pro­mo­tion­nelle jamais orga­ni­sée sur amazon.fr. Elle per­met­tra à nos clients de réa­li­ser plu­sieurs mil­lions d’eu­ros d’é­co­no­miesEncore incon­nu en France il y a quelques années, le Black Fri­day est un phé­no­mène venu des pays anglo-saxons qui s’est impo­sé dans le pay­sage hexa­go­nal. À un mois de Noël, il per­met aux consom­ma­teurs de com­men­cer leur shop­ping des fêtes en pro­fi­tant d’im­por­tants dis­counts. ».

L’origine du nom du Black Fri­day

Cette appel­la­tion vien­drait de son objec­tif d’accroître les ventes avant Noël : les com­mer­çants mar­quant à l’encre rouge les défi­cits dans leurs comptes et à l’encre noire les pro­fits, les soldes du  Black Fri­day leur per­met­taient de pas­ser du rouge au noir.

Une autre expli­ca­tion est plus cré­dible : l’ad­jec­tif black, uti­li­sé pour dési­gner les jours-clés du krach  bour­sier de 1929, est réap­pa­ru à Phi­la­del­phie, un ven­dre­di de décembre 1961, suite à d’énormes embou­teillages pro­vo­qués par des sup­por­ters de foot­ball qui venaient chaque année y assis­ter à un match ;  cer­tains avaient, alors, accru le désordre en se ser­vant dans les maga­sins bon­dés.

Bientôt, une dinde à l’Elysée ?

Nous n’o­se­rions pas qua­li­fier ain­si une per­sonne de l’en­tou­rage d’Em­ma­nuel Macron ; tou­te­fois, dans le cadre de la mon­dia­li­sa­tion, le pro­chain pré­sident de la Répu­blique fran­çaise, lui-même ou son suc­ces­seur,  pour­rait-il adop­ter la pra­tique de ses homo­logues amé­ri­cains ?

Donald Trump la per­pé­tue­ra, une der­nière fois avant son départ : la grâce accor­dée à une dinde. Alors qu’aux Etats-Unis envi­ron 45 mil­lions de dindes sont consom­mées, chaque année, le 4jeu­di de novembre, des éco­no­mistes consi­dèrent ce nombre comme « un bon indi­ca­teur du moral des ménages amé­ri­cains » !

Cette cou­tume bizarre remonte à la fin des années 1980 :  le pré­sident John F. Ken­ne­dy fut le pre­mier à gra­cier l’une de ces volailles. Cette tra­di­tion avait évo­lué avec Barak Oba­ma : l’ad­mi­nis­tra­tion amé­ri­caine orga­ni­sait un vote sur les réseaux sociaux pour faire un  choix entre deux dindes ; en fait, les deux can­di­dates étaient épar­gnées.

Thanks­gi­ving et Hal­lo­ween

Ce n’est pas en rai­son de ce geste lais­sant la vie sauve à un vola­tile obèse que les Qué­bé­cois nomment « Action de grâce »  le jour de Thanks­gi­ving ; ils font réfé­rence à une fête impor­tée d’Europe comme Hal­lo­ween, qui s’est impo­sée, à nou­veau, dans notre conti­nent, en par­ti­cu­lier en France. A l’origine, celle-ci était une  fête païenne tra­di­tion­nelle ori­gi­naire des îles anglo-celtes, célé­brée dans la soi­rée pré­cé­dant la fête chré­tienne de la Tous­saint. Son nom, contrac­tion de l’an­glais All Hal­lows even signi­fie « the eve of All Saints” Day »,  se tra­dui­sant comme « la veillée de la Tous­saint ».

Quant à l’Action de grâce, elle  a son ori­gine dans les fêtes de la mois­son célé­brées par les pay­sans euro­péens. Elle aurait été intro­duite en Amé­rique du Nord par un navi­ga­teur qui, cher­chant le Pas­sage du Nord-Ouest en 1578, avait fait escale sur l’île de Baf­fin pour rendre grâce à Dieu que son équi­page fut tou­jours en bonne
san­té.

Tou­te­fois, d’autres navi­ga­teurs, les pil­grims du May­flo­wer, furent à l’origine de la tra­di­tion de Thanks­gi­ving. Débar­qués, en 1620, dans le Mas­sa­chu­setts,  ils y fon­dèrent la ville de Ply­mouth.  La moi­tié d’entre eux ayant suc­com­bé, vic­times du scor­but, les autres sur­vé­curent grâce à une tri­bu indienne qui leur offrit de la nour­ri­ture, puis leur apprit à pêcher, à chas­ser et à culti­ver du maïs. Afin de célé­brer la pre­mière récolte, à l’automne sui­vant, le gou­ver­neur décré­ta trois jours d’ac­tion de grâce. Une dinde aurait figu­ré au menu du repas du pre­mier Thanks­gi­ving. En 1863, Abra­ham Lin­coln fit de Thanks­gi­ving un jour de fête natio­nale.

Alors que cette tra­di­tion n’a aucun lien avec notre propre his­toire, pour­quoi adop­ter le Black Fri­day, le len­de­main de l’Action de grâce ? Cette célé­bra­tion nous serait impo­sée par une nou­velle reli­gion, celle de la consom­ma­tion.

Un lundi cybernétique

Si le Black Fri­day est main­te­nu, même repor­té, peu après d’autres mes­sages publi­ci­taires empli­ront nos cyber-boîtes à lettres, fai­sant réfé­rence à une autre inven­tion du mar­ke­ting amé­ri­cain.

Le Cyber Mon­day serait appa­ru, le 28 novembre 2005, sur le site Inter­net Shop.org de la fédé­ra­tion amé­ri­caine du com­merce (Natio­nal Retail Fede­ra­tion) : il pré­sen­tait les résul­tats d’une étude, selon les­quels 77 % des marques ven­dant sur Inter­net obte­naient une aug­men­ta­tion impor­tante de leurs ventes le lun­di sui­vant Thanks­gi­ving.

Une pre­mière ten­ta­tive pour l’imposer en France a eu lieu en 2008, la socié­té Cashs­tore ayant créé le site Inter­net cybermonday.com pour fédé­rer les acteurs du com­merce en ligne. A l’origine, des­ti­né à concur­ren­cer le Black Fri­day, ce « cyber­lun­di » est deve­nu l’oc­ca­sion, pour cer­tains com­merces, de rat­tra­per les affaires man­quées lejour du « ven­dre­di noir ».

Ce concept a été repris, avec la même déno­mi­na­tion, par diverses enseignes fran­çaises de vente en ligne qui com­mer­cia­lisent des pro­duits élec­tro­niques et infor­ma­tiques ain­si que par d’autres dans divers domaines, n’ayant rien à voir avec le terme « cyber ». Des maga­sins tra­di­tion­nels et des hyper­mar­chés nous ont, éga­le­ment, impo­sé le Cyber Mon­day.

Achetons, chez nos commerçants, de préférence des produits « fabriqués en France » !

La « Black Fri­day Week » est une semaine de soldes, dotée d’un nom amé­ri­cain, alors que les périodes de soldes sont défi­nies, en France, par la loi.  Leur durée, aus­si bien en hiver qu’en été, était, jus­qu’à pré­sent, de six semaines, pen­dant les­quelles les com­mer­çants sont sou­mis à des obli­ga­tions concer­nant les pro­duits sol­dés et l’af­fi­chage des prix en pro­mo­tion. En 2021, la durée des soldes d’hi­ver pas­se­ra de six à quatre semaines, comme il a été ins­crit dans la loi Pacte de mai 2019.  Ils devraient avoir lieu du mer­cre­di 6 jan­vier au mar­di 2 février. Vous pour­rez faire de bonnes affaires mais ce sera trop tard pour les cadeaux de Noël !

La plu­part des articles que vous achè­te­rez n’auront pas été pro­duits en France, ni même en Amé­rique, mais en Extrême-Orient. Cepen­dant, de nom­breuses entre­prises fran­çaises fabriquent d’excellents pro­duits, en par­ti­cu­lier dans notre ter­ri­toire, et nous le font savoir.  Pour­quoi ne trouvent-elles pas d’autres mots que Made in France pour nous les pré­sen­ter et van­ter leur ori­gine ? A l’exportation, cette expres­sion convient par­fai­te­ment mais, chez nous, par­lons notre langue à pro­pos d’ar­ticles qui y sont pro­duits !

Un autre évé­ne­ment com­mer­cial, exclu­si­ve­ment fran­çais, été lan­cé en avril 2018 par six grandes enseignes du com­merce en ligne de notre pays. Sa deuxième édi­tion s’est dérou­lée à la fin du mois de sep­tembre der­nier, mais sans le bat­tage du Black­Fri­day mon­dial.

Ses pro­mo­teurs avaient-ils bien réflé­chi avant de choi­sir son nom, Les French days ?

Si le Black Fri­day est repor­té en France, pro­fi­tons-en pour le fusion­ner avec le Cyber Mon­day et les French days, afin d’en faire une semaine de pro­mo­tions com­mer­ciales d’un nou­veau type, inté­grant tous nos com­mer­çants !

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