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Menace sur l’usine Renault de Flins

par | 22 mai 2020 | Éco­no­mie

L’u­sine Renault de Flins. (J2R)

Le mer­cre­di 20 mai 2020, une infor­ma­tion du Canard enchaî­né a annon­cé que le groupe fran­çais auto­mo­bile Renault doit dévoi­ler le 29 mai pro­chain un vaste plan d’économie de 2 mil­liards d’euros. Ce plan pré­voi­rait la fer­me­ture de quatre usines en France : Choi­sy-le-Roi, Dieppe, les Fon­de­ries de Bre­tagne et Flins. Pour cette der­nière, cela ne serait pas une fer­me­ture mais un chan­ge­ment d’activité selon l’AFP. Le gou­ver­ne­ment serait « intran­si­geant » sur la « pré­ser­va­tion » des sites de Renault en France, d’au­tant plus qu’il a garan­ti un prêt ban­caire de 5 mil­liards d’euros.

Selon des infor­ma­tions publiées par Le Canard enchaî­né et confir­mées par l’AFP, le construc­teur fran­çais Renault devrait dévoi­ler le 29 mai pro­chain un vaste plan d’économie de 2 mil­liards d’euros. Le groupe au losange était en dif­fi­cul­té avant même la crise sani­taire du Covid-19, qui a pro­vo­qué l’effondrement du mar­ché auto­mo­bile. Effec­ti­ve­ment, en 2019, Renault a enre­gis­tré ses pre­mières pertes depuis 10 ans. La France, pre­mier action­naire de Renault avec 15 % du capi­tal, a garan­ti un prêt ban­caire d’environ 5 mil­liards d’euros pour aider le construc­teur.

Cepen­dant, selon les infor­ma­tions du Canard enchaî­né, le plan de Renault pré­voi­rait la fer­me­ture de quatre usines dans l’hexagone : Choi­sy-le-Roi, Dieppe, les Fon­de­ries de Bre­tagne et Flins. L’AFP a indi­qué que, dans le cas de l’usine de Renault-Flins, il ne s’agit pas d’une fer­me­ture mais de l’arrêt de la pro­duc­tion auto­mo­bile pour consa­crer le site à une autre acti­vi­té. Cette infor­ma­tion est lourde en consé­quences éco­no­miques, sociales et his­to­riques.

L’usine Pierre-Lefau­cheux, un sym­bole

L’usine de Renault-Flins, connue en interne, et pour les amou­reux de la marque au losange, sous le nom de l’ « usine Pierre-Lefau­cheux », est la plus impor­tante et la plus ancienne du groupe depuis la fer­me­ture de celle Bou­logne-Billan­court. Elle fut inau­gu­rée en 1952 et fut bap­ti­sée ain­si à la mort de Pierre Lefau­cheux. Ce héros de la Résis­tance durant la Seconde Guerre mon­diale, admi­nis­tra­teur pro­vi­soire des usines Renault, fut le pre­mier PDG de la marque au losange le 7 mars 1945, après qu’elle fut natio­na­li­sée le 15 jan­vier 1945. Cette usine est un sym­bole de l’histoire de cette marque fran­çaise. L’usine de Renault-Flins s’étend sur 237 hec­tares, à che­val sur les com­munes de Flins-sur-Seine et d’Au­ber­gen­ville, ; elle fai­sait tra­vailler 2642 per­sonnes, au 31 décembre 2018. Elle pro­duit la Nis­san Micra et la voi­ture élec­trique du construc­teur : la Zoé.

De ses lignes de pro­duc­tion sont sor­ties les Dau­phine, les R4, les R5, les R18, les Super­cinq, les Clio, les Twin­go… L’an der­nier, l’usine a pro­duit 160 000 véhi­cules, dont la Clio IV, dont la pro­duc­tion est main­te­nant délo­ca­li­sée en Tur­quie. Depuis de nom­breuses années, le nombre des employés n’a ces­sé de se réduire. La fin de la pro­duc­tion auto­mo­bile dans cette usine serait un coup dur pour l’économie locale.

« Si cela est confir­mé, cette annonce consti­tue une très mau­vaise nou­velle pour notre ter­ri­toire déjà frap­pé lour­de­ment par le chô­mage géné­ré par des fer­me­tures d’usines indus­trielles. Face à cela, cha­cun a le droit de se deman­der où sont pas­sés les mil­lions d’eu­ros octroyés à cette entre­prise pour pal­lier aux dif­fi­cul­tés. En tant que maire de Limay, je suis scan­da­li­sé et je demande des comptes sur cette restruc­tu­ra­tion de la pro­duc­tion qui va tou­cher d’autres usines. Beau­coup de familles limayennes tra­vaillent dans cette usine. Je serai à leur côté pour défendre leur outil de tra­vail. », a décla­ré Eric Rou­lot, maire de Limay, sur sa page Face­book, à l’annonce de cette infor­ma­tion.

« Nous serons intran­si­geants »

Le prêt garan­ti par l’État et approu­vé par l’Union euro­péenne devait être signé mar­di soir. La direc­trice géné­rale par inté­rim, Clo­tilde Del­bos, avait indi­qué fin avril que ce prêt ne remet­tait pas en cause le plan d’économies de Renault, ni d’éventuelles sup­pres­sions d’emplois. La seule condi­tion fixée par l’État était le renon­ce­ment aux divi­dendes ver­sés aux action­naires, cette année. Cepen­dant, devant le Sénat, l’a­près-midi du 20 mai, Édouard Phi­lippe, le Pre­mier ministre, a décla­ré « Nous serons extrê­me­ment exi­geants sur le fait que la France demeure le centre mon­dial pour Renault de l’ingénierie, de la recherche, pour l’innovation et le déve­lop­pe­ment ». « Et nous serons extrê­me­ment atta­chés à la qua­li­té du dia­logue et de l’accompagnement social », a‑t-il ajou­té en répon­dant à la séna­trice (Les Répu­bli­cains) des Yve­lines, Sophie Pri­mas, ancienne maire d’Aubergenville, qui l’interrogeait sur le sujet.

Édouard Phi­lippe a affir­mé que le gou­ver­ne­ment serait « intran­si­geant » sur la « pré­ser­va­tion » des sites de Renault en France, si le construc­teur auto­mo­bile confir­mait sa volon­té de fer­mer ces quatre sites. En pré­sen­tant les choses ain­si, le Pre­mier ministre a sou­li­gné que ce plan n’est pas encore pré­sen­té et donc pro­ba­ble­ment pas encore arrê­té.

Tou­te­fois ce plan, ain­si pré­sen­té, fait pla­ner au-des­sus de l’usine de Flins, ain­si que sur celles de Choi­sy-le-Roi, de Dieppe et des Fon­de­ries de Bre­tagne une menace sur leurs emplois.

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