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Le centre HUDA de la Croix-Rouge à Triel-sur-Seine fermera, définitivement, ses portes

par | 4 décembre 2022 | Socié­té, Triel-sur-Seine

Après avoir, pen­dant sept ans, héber­gé des réfu­giés en recherche d’a­sile poli­tique en France, les bâti­ments des Tilleuls fer­me­ront leurs portes. (J2R)

Le cou­pe­ret est tom­bé : le Centre d’hé­ber­ge­ment d’ur­gence des deman­deurs d’a­sile (HUDA) de la Croix-Rouge fer­me­ra ses portes le 16 décembre 2022. Selon nos infor­ma­tions, la plu­part des réfu­giés seront trans­fé­rés dans des lieux dis­sé­mi­nés dans le tis­su urbain voi­sin. En outre, un mini-centre HUDA sera ouvert à Limay. Sept ans d’his­toire locale se ter­minent ain­si.

Tout le milieu asso­cia­tif des trois villes envi­ron­nantes de Triel-sur-Seine atten­dait l’in­for­ma­tion afin de savoir si le centre HUDA, géré par la Croix-Rouge, serait fer­mé ou non à la fin l’an­née.  Quant aux 140 rési­dents, ils res­tent très pré­oc­cu­pés par l’in­cer­ti­tude de leur ave­nir. Où peuvent-ils aller en hiver, alors qu’ils ont une pro­cé­dure admi­nis­tra­tive en cours ?  Cer­tains vont, pro­ba­ble­ment, se retrou­ver dans la rue, en tant que SDF !

La mai­son Les Tilleuls, située dans le centre-ville de Triel-sur-Seine, était un EHPAD avant sa fer­me­ture en 2015 pour des rai­sons étran­gères à l’ar­ri­vée de ces réfu­giés. Suite à une période d’in­cer­ti­tude, les auto­ri­tés com­pé­tentes avaient déci­dé d’y héber­ger envi­ron 80 « migrants » en recherche d’a­sile poli­tique.  Le 23 octobre 2015, des bus les y ont conduits. Réqui­si­tion­né comme lieu d’hé­ber­ge­ment par le pré­fet de l’é­poque, Jean-Fran­çois Caran­co, cet éta­blis­se­ment dis­pose d’en­vi­ron 70 lits qui ont per­mis aux réfu­giés, majo­ri­tai­re­ment du Sou­dan et de l’Af­gha­nis­tan, de s’or­ga­ni­ser pour deman­der le droit d’a­sile en France. 

Un premier bilan positif

Leur arri­vée avait inci­té des « groupes connus par leur vio­lence » à venir pro­tes­ter, en occu­pant illé­ga­le­ment des toits des bâti­ments. Ces « iden­ti­taires »(1) avaient été délo­gés par des uni­tés de CRS mais ils ont fait réagir des Triel­lois : tan­dis que ces indi­vi­dus qua­li­fiaient l’ar­ri­vée des réfu­giés d’in­va­sion, d’autres citoyens ont pris le par­ti de les accueillir avec bien­veillance dans le cadre d’un comi­té de sou­tien qui est deve­nu l’as­so­cia­tion « Le Comi­té des Tilleuls ».

Contrai­re­ment au maire actuel, celui de l’é­poque, Joël Man­cel, avait déployé une bien­veillance répu­bli­caine : dans un com­mu­ni­qué en date du 23 octobre 2015,  après une volte-face clas­sique, la muni­ci­pa­li­té avait indi­qué que « Le  maire s’est  féli­ci­té  qu’ils  puissent  retrou­ver  des  condi­tions d’hébergement  décentes  et  compte  sur  le  bon  accueil de  la  popu­la­tion pen­dant  cet héber­ge­ment  tem­po­raire. »  

Les membres du Comi­té des Tilleuls ont orga­ni­sé, à la Péniche de Triel, des séances d’aide aux papiers et des débats sur l’in­ser­tion de ces nou­veaux arri­vants ; cer­tains ont même accueilli des réfu­giés chez eux pour des échanges culi­naires et cultu­rels. Des liens inou­bliables ont été  tis­sés et per­durent à Triel : les réfu­giés ont aidé à net­toyer les berges de Seine quand il le fal­lait ; ils ont aus­si don­né un coup de main pen­dant des évé­ne­ments spor­tifs et cultu­rels, notam­ment la Fou­lée triel­loise et la Fête du flan. La satis­fac­tion de ceux qui les avaient accueillis et aidés se mani­fes­tait, par­ti­cu­liè­re­ment, lors­qu’ils les voyaient aller et venir par le train comme n’im­porte quel habi­tant de la com­mune.

En somme, le bilan est lar­ge­ment conve­nable, prou­vant par­fai­te­ment que le tis­su asso­cia­tif triel­lois a su être soli­daire et effi­cace, mal­gré les défauts des auto­ri­tés com­pé­tentes.

Un cycle qui se termine

 L’ab­sence de poli­tique natio­nale en la matière est, jus­te­ment, la rai­son de la pro­chaine fer­me­ture du centre HUDA. Tout repose sur une « explo­ra­tion » des idées et des actes. Comme nous sommes arri­vés à la fin d’un cycle explo­ra­toire, cette déci­sion était inévi­table car l’EH­PAD de Sar­trou­ville, pro­prié­taire des lieux, la Croix-Rouge, ges­tion­naire de ce centre, et l’E­tat n’ont pas su se mettre autour d’une table pour péren­ni­ser cette expé­rience.

Désor­mais, cer­tains des 120 à 130 réfu­giés seront répar­tis dans des appar­te­ments à Ver­neuil-sur-Seine et à Ver­nouillet. La majo­ri­té du groupe sera ins­tal­lée dans un nou­veau mini-centre HUDA,  à Limay. Triel-sur-Seine a été une des étapes dans l’in­ser­tion de ces réfu­giés. Il reste à faire un bilan plus appro­fon­di de cette expé­rience sociale et soli­daire.

1. Depuis 2002, ce mou­ve­ment connu comme « Géné­ra­tion iden­ti­taire » a fait preuve d’une vio­lence à chaque média­ti­sa­tion de ses actions. Il a été dis­sous en mars 2021.

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