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La Compagnie des Contraires : trente années d’intégration sociale par les arts du cirque et du théâtre

par | 5 avril 2021 | Chan­te­loup-les-Vignes, Culture

Neu­sa Tho­ma­si entou­rée de membres de la com­pa­gnie. De gauche vers la droite : Julio, Neu­sa, Loui­za, Lua­na, Mou­rad, Kha­led. Cré­dit pho­to : @Augustin Blin

L’asso­cia­tion basée à Chan­te­loup-les-Vignes célè­bre­ra cet été ses 30 ans. C’est une école de cirque qui s’adresse à tout public, en par­ti­cu­lier aux jeunes des quar­tiers. Elle œuvre pour les ini­tier aux pra­tiques cultu­relles, artis­tiques et théâ­trales, en les pré­pa­rant à toutes les dis­ci­plines du cirque.

Ins­tal­lée depuis 1993 à Chan­te­loup, La Com­pa­gnie des Contraires existe et résiste mal­gré la pan­dé­mie actuelle et les nom­breux obs­tacles aux­quels elle a dû faire face. Fon­dée en 1991 par Neu­sa Tho­ma­si, bré­si­lienne d’origine, fran­çaise d’adoption, la com­pa­gnie s’est désor­mais lar­ge­ment inté­grée dans le pay­sage humain. Elle a réus­si a poser de solides bases cultu­relles pour la ville de Chan­te­loup-les-Vignes. Au départ, en 1993, la com­pa­gnie  y est arri­vée pour y jouer la pièce de théâtre Dis-moi des mots d’amour. A pré­sent, elle est un vivier d’activités et d’évènements aus­si riches que variés pour les Chan­te­lou­vais, notam­ment auprès de ceux issus de la cité voi­sine de leur cha­pi­teau, la Cité de la Noé, ain­si que pour les villes avoi­si­nantes.

Une école de cirque sociale pour tous

Des jeunes ini­tiés à l’art du cirque par la Com­pa­gnie des Contraires. Cré­dit pho­to : @La Com­pa­gnie des Contraires

Des ate­liers de décou­verte et d’initiation aux arts du cirque ont lieu pen­dant toute l’année. Les cours régu­liers se déroulent le mer­cre­di et le same­di pour les plus jeunes. Des cours de per­fec­tion­ne­ment sont pro­po­sés aux plus expé­ri­men­tés. Par ailleurs, Neu­sa et sa troupe déve­loppent des cours de cirque et han­di­cap, tou­jours dans une optique d’intégration sociale par l’art, pour tous sans excep­tion. Le dimanche, les acti­vi­tés conti­nuent. Cirque en famille, jar­din thé­ra­peu­tique, ani­ma­tions de proxi­mi­té… l’expression artis­tique bouillonne sous le cha­pi­teau Le Repaire des Contraires.

Cet enga­ge­ment social pour l’inclusion des publics les plus fra­giles tient par­ti­cu­liè­re­ment au cœur de sa fon­da­trice et direc­trice Neu­sa Tho­ma­si. « Lorsque j’étais âgée de 18 ans, pen­dant mes études uni­ver­si­taires, j’ai tra­vaillé dans les écoles noc­turnes au Bré­sil pour aider à l’alphabétisation des adultes vivant en péri­phé­rie des villes, en marge de la socié­té. C’est de là que vient mon com­bat contre la souf­france, la mal­trai­tance infan­tile ain­si que les dis­cri­mi­na­tions de toutes sortes », a‑t-elle expli­qué. Effec­ti­ve­ment, dans les années 1990, la Ville de Chan­te­loup-les-Vignes n’était pas vrai­ment pré­oc­cu­pée par ce sujet. Mou­rad Mir­sad, média­teur fai­sant le lien entre les jeunes de quar­tiers et l’association, l’affirme : « En 1993, à Chan­te­loup-les-Vignes il n’y avait rien de mis en place au niveau cultu­rel. C’est la com­pa­gnie qui a semé les pre­mières graines ».

Plus les années passent, plus La Com­pa­gnie des Contraires s’est ins­tal­lée et s’est fait une répu­ta­tion au sein de la ville et, à plus grande échelle, au sein du dépar­te­ment. Elle est aujourd’hui recon­nue dans toute la Région Île-de-France. Elle s’est fait connaître pour ses pro­jets artis­tiques inno­vants ain­si que pour ses actions de pré­ven­tion par l’art. L’é­quipe d’artistes est diri­gée par Julio do Nas­ci­men­to. L’é­veil cultu­rel pro­gres­sif réa­li­sé au fil du temps per­met à l’association de comp­ter, en 2021, 87 élèves et plus de 355 adhé­rents. Au total, ce sont plus de 5000 per­sonnes qui sont en lien avec l’association cultu­relle aujourd’hui.

Une compagnie qui a toujours su rebondir et s’adapter

Pièce de théâtre de pré­ven­tion e.cran total en col­la­bo­ra­tion avec les French Wingz et S3. Cré­dit pho­to : @La Com­pa­gnie des Contraires

En plus des cours heb­do­ma­daires, Neu­sa Tho­ma­si et ses employés et par­te­naires pro­posent dif­fé­rents évè­ne­ments. Depuis, 2008, la troupe se déplace dans les écoles d’Île-de-France pour du théâtre de pré­ven­tion sur le thème de la san­té. Le but est de sen­si­bi­li­ser les jeunes sur dif­fé­rentes thé­ma­tiques comme les addic­tions, le har­cè­le­ment, l’hygiène ou encore l’hypersexualité entre autre. Ces pro­jets sont sub­ven­tion­nés par l’ARS, en par­te­na­riat avec l’Association Addic­tions France et la mis­sion inter­mi­nis­té­rielle MILDECA.

Neu­sa Tho­ma­si, au milieu des décombres de « L’Arche », suite à l’in­cen­die du 2 novembre 2019. Cré­dit pho­to : @J2R

Le 2 novembre 2019, un ter­rible évè­ne­ment a bou­le­ver­sé La Com­pa­gnie des Contraires. Son cha­pi­teau en bois, appe­lé « L’Arche », infra­struc­ture muni­ci­pale éri­gée en 2008, a été vic­time d’un incen­die cri­mi­nel per­pé­tré par des jeunes lors de vio­lences urbaines à Chan­te­loup-les-Vignes. Cet acte a été per­çu et vécu comme un « atten­tat à la culture » comme l’a dit sa direc­trice, Neu­sa Tho­ma­si. Les résul­tats d’an­nées d’investissements sont par­tis en fumée. Lua­na Tes­sier, office mana­ger au sein de la com­pa­gnie explique : « Il a vite fal­lu se remo­bi­li­ser et faire en sorte que la com­pa­gnie se relève. Nous nous sommes rele­vés seuls ». La Région Île-de-France s’est­mo­bi­li­sée alors pour finan­cer le nou­veau cha­pi­teau, inau­gu­ré mi-mars 2020, juste avant le confi­ne­ment. L’Association des Contraires n’a jamais bais­sé les bras et s’est tou­jours rele­vée mal­gré le doute et l’incertitude. Résis­tance, révo­lu­tion, renais­sance ne sont par leurs maîtres-mots pour rien.

 

Les artistes de la com­pa­gnie se sont dépla­cés au pied des immeubles des Chan­te­lou­vais pen­dant le pre­mier confi­ne­ment. Cré­dit pho­to : @La Com­pa­gnie des Contraires

Une jeune acro­bate de la com­pa­gnie pen­dant le pre­mier confi­ne­ment. Cré­dit pho­to : @La Com­pa­gnie des Contraires

Pen­dant la période du pre­mier confi­ne­ment, les artistes se sont eux aus­si adap­tés. Ne pou­vant plus accueillir leurs élèves au sein de leur cha­pi­teau en rai­son des res­tric­tions gou­ver­ne­men­tales, ce sont eux qui sont allés à la ren­contre de la popu­la­tion de Chan­te­loup confi­née. Des spec­tacles de rue ont eu lieu, sous le regard depuis leurs fenêtres des Chan­te­lou­vais ravis par cette ini­tia­tive.

Une « grande fête » pour les 30 ans à partir de juillet

Tout au long de l’été, La Com­pa­gnie des Contraires a pré­vu de mar­quer le coup pour célé­brer son 30e anni­ver­saire. Des parades auront lieu dans la ville, à l’occasion de la cin­quième édi­tion du fes­ti­val Sillon d’Art, du 2 au 11 juillet. 12 com­pa­gnies de cirque de toute la France seront conviées à cette grande fête, pour notam­ment y pré­sen­ter un spec­tacle propre à chaque com­pa­gnie.

Un film retra­çant l’histoire de la com­pa­gnie est éga­le­ment en cours de fina­li­sa­tion. Réa­li­sé par Léa Rinal­di, Le Repaire des Contraires, du même nom que le cha­pi­teau, aura pour but de pré­sen­ter l’action cultu­relle et sociale menée par Neu­sa Tho­ma­si auprès de la popu­la­tion de Chan­te­loup depuis 28 ans.

 

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