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Guerre et démocratie

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A Triel-sur-Seine, le pouvoir unilatéral de Cédric Aoun est contesté

par | 30 novembre 2022 | Triel-sur-Seine

L’é­quipe « Triel, c’est Vous » avait gagné, haut la main, en juin 2020. Une crise est, ensuite, pro­gres­si­ve­ment appa­rue. (J2R)

Depuis sep­tembre 2022, le conseil muni­ci­pal de Triel-sur-Seine, vit une crise sans pré­cé­dent depuis la der­nière élec­tion. « Manque de trans­pa­rence, concen­tra­tion des pou­voirs, absence de démo­cra­tie, souf­france au tra­vail, manque de res­pect des élus… », s’é­crient cer­tains, tan­dis que le maire nie en bloc ; ceci crée une ambiance délé­tère au sein du conseil muni­ci­pal, comme lors de sa der­nière réunion, le 28 novembre.

Une ambiance élec­trique était per­cep­tible dès le début de cette séance de l’as­sem­blée muni­ci­pale. Com­ment les Triel­lois en sont-ils arri­vés là ?  Loin est le temps de sa pre­mière réunion, le 3 juillet 2020, au cours de laquelle le maire, Cédric Aoun, avait reçu de nom­breuses délé­ga­tions pour pou­voir gérer la ville d’une manière proac­tive et qua­si­ment directe.

Depuis sep­tembre rien ne va plus : neuf élus du camp du maire ont pris leurs dis­tances en rai­son d’une méthode de ges­tion « uni­la­té­rale » : selon leurs dires, M. Aoun ne tient pas compte de leurs avis, depuis fort long­temps. Marc Fon­taine, adjoint au maire à l’en­vi­ron­ne­ment, déçu, a lan­cé à l’a­dresse du maire : « Vous men­tez à tout le monde et j’ai la preuve de cela ! ». La réac­tion de Valé­rie Lenor­mand, adjointe au maire aux RH et aux finances, est, éga­le­ment incroyable  : elle a expli­qué com­ment elle a tout essayé pour rem­plir ses mis­sions avant de dres­ser un constat d’é­chec, à cause de la ges­tion « auto­ri­taire » du maire.  Ces neuf élus de la majo­ri­té et d’autres, mino­ri­taires, ont signé le 20 octobre, une lettre au maire et au pré­fet, deman­dant une réunion extra­or­di­naire du conseil muni­ci­pal pour res­treindre le nombre de délé­ga­tions du maire afin de faire par­ti­ci­per l’en­semble du conseil muni­ci­pal au pro­ces­sus de prises de déci­sion. Ils s’ap­puient sur le code géné­ral des col­lec­ti­vi­tés locales.

Le maire n’a pas vou­lu orga­ni­ser cette réunion, à suite à cette demande ; de ce fait, les 18 élus signa­taires ont fait appel à la jus­tice admi­nis­tra­tive, sous la forme d’un réfé­ré qui sera tran­ché le 9 décembre, pour obli­ger le maire à res­pec­ter cette demande de plus d’un tiers de membres du conseil muni­ci­pal.  Lors de la réunion du 28 novembre, le maire a ten­té d’ex­pli­quer en quoi cette demande met­tait en péril la ges­tion et le « bon » fonc­tion­ne­ment de la muni­ci­pa­li­té : « On serait obli­gé de faire adop­ter une déli­bé­ra­tion pour l’a­chat d’un sty­lo.… tout cela engor­ge­rait la muni­ci­pa­li­té l  »  Le maire a ten­té de contre­car­rer la requête des 18 conseillers muni­ci­paux en fai­sant voter une déli­bé­ra­tion qui aurait annu­lé la fronde. Tou­te­fois, le rap­port de forces a don­né un avan­tage lim­pide de 19 voix contre cette déli­bé­ra­tion de der­nière minute,  la pro­po­si­tion du maire ne recueillant que 14 voix.

En fait, la majo­ri­té « Triel, C’est vous » a explo­sé devant les inter­nautes et le public qui assis­taient à cette réunion.  Ega­le­ment sur­pre­nants ont été les résul­tats des déli­bé­ra­tions pour enle­ver les délé­ga­tions de Mmes Béran­gère Viol­lot, adjointe à la culture et à la vie asso­cia­tive, et Valé­rie Lenor­mand : 19 voix contre à chaque vote. Le maire était, indis­cu­ta­ble­ment,  mino­ri­taire. A un moment de luci­di­té, M. Aoun a posé la ques­tion : « Qu’est-ce que je vous ai fait ?  » pour abou­tir à cette situa­tion.

En outre, un élu majo­ri­taire a annon­cé la créa­tion d’une com­mis­sion ad hoc pour éta­blir un diag­nos­tic du cli­mat social en mai­rie et pro­po­ser des pistes d’a­mé­lio­ra­tion. Cela confirme un cer­tain malaise sur ce dos­sier, au sein de la muni­ci­pa­li­té. Sur deux autres dos­siers, plus tech­niques, le maire a deman­dé des auto­ri­sa­tions de dépenses à enga­ger (100 000 euros pour la paie du per­son­nel(1) et envi­ron 1,4 M€ pour des dépenses d’in­ves­tis­se­ments. Le résul­tat est miti­gé : il a obte­nu un vote favo­rable sur l’en­ga­ge­ment de 1,4 M€ à l’u­na­ni­mi­té de ceux et celles qui se sont expri­més ; en revanche, comme cer­tains élus contes­taient le chif­frage de la dépense pour le per­son­nel, le maire a pré­fé­ré repor­ter la déli­bé­ra­tion pour une date ulté­rieure (le 3 décembre). 

En somme, la situa­tion actuelle est dom­ma­geable, cette crise étant due, selon M. Pas­cal Gil, adjoint à la sécu­ri­té, aux cris de « colère » de cer­tains de ses anciens colis­tiers. « Il est dom­mage de voir ce pugi­lat géné­ral », a‑t-il conclu dans un moment où la ville pro­gresse et sort de sa léthar­gie struc­tu­relle.

Pour les anciens co-équi­piers de MM. Aoun et Gil, il n’a­git pas d’une « cabale » ou d’un pro­cès d’in­ten­tion contre le maire mais de la démo­cra­tie locale et du bon fonc­tion­ne­ment de la ville. La ges­tion per­son­nelle, voire « auto­ri­taire », est contes­tée d’une manière pré­cise. Il est urgent de don­ner un rôle et une large place à l’as­sem­blée déli­bé­rante de Triel-sur-Seine.  Josette Binet, une admi­ra­trice du maire, s’est expri­mée sur les réseaux sociaux, en expli­quant que ces agis­se­ments (des élus fron­deurs et de ceux mino­ri­taires) « n’est qu’un enfu­mage » ! De plus, s’y asso­cie l’op­po­si­tion, « qui s’emploie à la déla­tion, cela vole très bas ! ».

Ain­si, les choses sont claires pour un obser­va­teur de ce pugi­lat ; sou­li­gnant le sen­ti­ment géné­ral de cette soi­rée trou­blante, Pierre Mer­cier a écrit pen­dant la retrans­mis­sion du conseil muni­ci­pal (à, envi­ron, 1 h 30 du début de la vidéo)  : « Plus de la moi­tié des élus ne cau­tionnent pas la manière de tra­vailler du maire. Une remise en ques­tion pour le maire. Pour­tant, il a fait des choses bien, mais il n’y a pas que le faire, il y a aus­si le com­ment faire ».

Après vingt ans d’im­mo­bi­lisme, Triel-sur-Seine ne méri­tait pas cela. La rup­ture entre les élus « Triel, C’est vous » est consom­mée. Désor­mais, cette crise pour­rait être posi­tive si, Mes­dames et Mes­sieurs les élus, vous pou­viez en sor­tir par le haut : avec calme et diplo­ma­tie, met­tez- vous d’ac­cord pour une ges­tion démo­cra­tique, trans­pa­rente et saine de la ville ! Sinon, elle pour­rait entraî­ner une lutte lar­vée qui condui­rait à des élec­tions anti­ci­pées, à court ou moyen terme.

Note

1.  Une nou­velle réunion du conseil muni­ci­pal de Triel-sur-Seine aura lieu, le same­di 3 décembre à 9 h du matin, pour abor­der ce sujet en rai­son de l’im­pé­rieuse néces­si­té de voter cette somme dans le cadre du bud­get rec­ti­fi­ca­tif. Il y avait besoin de pré­ci­sions et de véri­fi­ca­tions sur des mon­tants et sur la nature et les cri­tères de primes de fin d’an­née pour le per­son­nel muni­ci­pal.

 

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