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Archives J2R : L’île de la Dérivation à Carrières : un écrin naturel menacé

par | 29 mai 2009 | Achères, André­sy, Car­rières-sous-Pois­sy, Envi­ron­ne­ment

Le site de l’Île de la Déri­va­tion est un écrin de la nature. (DR)

Dimanche 17 mai 2009 : l’île de la Déri­va­tion orga­ni­sait sa modeste bro­cante. L’occasion de se pro­me­ner sur cet îlot de ver­dure et de ren­con­trer ses habi­tants décou­ra­gés par les pro­jets rou­tiers qui condam­ne­ront leur île et leur vie… La nou­velle majo­ri­té muni­ci­pale s’oppose au tra­cé du pont d’Achères. Au sein de l’interco, André­sy et Car­rières sont ouver­te­ment en désac­cord sur ce pro­jet rou­tier majeur.

L’île n’est acces­sible que par une pas­se­relle. Aucune voi­ture ne peut pas­ser. De petites mai­sons gar­nissent les deux berges. Entre les deux, un che­min per­met aux habi­tants de se croi­ser. Si beau­coup de ces habi­ta­tions sont sans inté­rêt, l’île recèle quelques curio­si­tés (des mai­sons d’architecte) ou petits chefs d’œuvre à peine visibles (des mai­sons anciennes du début du XXème siècle). Ici, tout le monde se connaît et se dit bon­jour. Cer­tains ont des vélos, d’autres des petits trac­teurs.

 

Quelques mai­sons anciennes, bien­tôt en-des­sous d’un pont rou­tier

 

Un petit coin de paradis traversé par… huit voies routières !

Ce petit bout de para­dis va dis­pa­raître. En à peine une année, les habi­tants ont appris qu’une auto­route allait pas­ser en sou­ter­rain et qu’une dépar­te­men­tale à quatre voies allait sur­plom­ber leur île : le fameux pont d’Achères… Un petit coin de para­dis, cer­né par huit voies rou­tières, qui seront construites exac­te­ment à la ver­ti­cale : en des­sous et au-des­sus. Un petit coin de ver­dure qui sera tra­ver­sé par des cen­taines de mil­liers de voi­tures et de camions…

« Com­ment peut-on impo­ser de tels pro­jets mons­trueux de nos jours ! Le Gre­nelle de l’environnement n’est que de la poudre aux yeux ! », s’exclame un habi­tant de l’île. L’Etat, en charge du pro­jet de la A104, et le dépar­te­ment, pour le pont d’Achères, ont tra­vaillé cha­cun dans leur coin. D’où la super­po­si­tion des deux pro­jets.

Un pilier du pont est pré­vu sur l’île, à la pointe nord. Quant à l’autoroute, certes non visible, elle sera source de vibra­tions. Les risques de fis­sures seront impor­tants. Sans par­ler d’éventuelles che­mi­nées de ven­ti­la­tion ou issues de secours, obli­ga­toires sur une auto­route sou­ter­raine. Sur de nom­breuses boîtes aux lettres de l’île, l’autocollant du COPRA « Non à l’A104 » est visible… Com­bat du pot de terre contre le pot de fer…

 

Une île, des berges où se côtoient pro­me­neurs et pécheurs… et bien­tôt une auto­route et un pont !

 

Les municipalités de Carrières et d’Andrésy opposées sur le choix du tracé

Seul petit espoir : le chan­ge­ment de muni­ci­pa­li­té. L’ancien maire (UMP) de Car­rières vou­lait l’autoroute : il l’a eu, mais, du coup, il a per­du son fau­teuil. Bat­tu dès le pre­mier tour des muni­ci­pales de mars 2008, son suc­ces­seur, le jeune et fou­gueux Eddie Aït (PRG), est ouver­te­ment oppo­sé au tra­cé vert de la fran­ci­lienne (mais il est bien seul au sein de la com­mu­nau­té d’agglomération) et exige que le pont soit construit plus au nord, vers André­sy.

Le maire vient de faire voter, le 28 mai, par tous les élus du Conseil muni­ci­pal (gauche et droite confon­dues) une motion contre le tra­cé pro­po­sé. Prin­ci­pal argu­ment mar­te­lé par Eddie Aït : « ce pro­jet rou­tier ne répond pas aux cri­tères de déve­lop­pe­ment durable ». Rap­pe­lons que la ville de Car­rières vient, elle aus­si, de s’engager dans un pro­ces­sus d’Agenda 21, dont l’environnement devra être au cœur de tous les pro­jets socioé­co­no­miques tou­chant la com­mune. « Source de nui­sances sans pré­cé­dent, créant une pol­lu­tion sonore et visuelle, contraire à la poli­tique d’aménagement » déci­dé par la nou­velle majo­ri­té, ce pont d’Achères est reje­té par le maire.

Au sein de la com­mu­nau­té d’agglomération, cette posi­tion offi­cielle de Car­rières crée une situa­tion des plus ubuesques. D’un côté, nous avons une muni­ci­pa­li­té qui se lance dans un Agen­da 21 et qui pré­texte que le pont « n’est pas déve­lop­pe­ment durable ».

De l’autre, à André­sy, nous avons un maire (UMP) qui, en lan­çant son propre Agen­da 21, a, au contraire, affir­mé en conseil muni­ci­pal (2 mars 2009) qu’un Agen­da 21 « n’était pas tour­né uni­que­ment vers l’environnement et (…) que l’économie était un pilier extrê­me­ment impor­tant » dans lequel le pro­lon­ge­ment de la fran­ci­lienne et le pont d’Achères « étaient impor­tants ». Sans par­ler de la mai­rie d’Achères qui ne veut pas non plus de ce tra­cé qui défi­gu­re­rait ses berges, pri­sées par les pro­me­neurs.

Pour les connais­seurs du dos­sier, la motion votée par les élus de Car­rières est pure­ment sym­bo­lique et ne remet­tra pas en cause le tra­cé. Le maire et conseiller géné­ral d’Andrésy a, par ailleurs, déjà répon­du qu’il était « hors de ques­tion » que soit construit sur sa com­mune le pont d’Achères…

Le com­bat du pont semble per­du : son finan­ce­ment est bou­clé. Néan­moins, la muni­ci­pa­li­té aura per­du une bataille mais pas tout à fait encore la guerre : l’existence de ce pont per­met­tra à la mai­rie de Car­rières de démon­trer l’inutilité et l’absurdité d’une auto­route qui pas­se­rait au même endroit !

Mais la vie conti­nue sur l’île : l’association des Berges en dérive orga­nise la fête de l’île le 14 juin. Le thème de cette année : la pol­lu­tion des berges et de la Seine.

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